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Bougies, ballots de pailles enflammés ou éoliennes: des viticulteurs de Saint-Emilion (Gironde) ont activé leurs dispositifs antigel par précaution dans la nuit de lundi à mardi, mais l'épisode de froid a été moins marqué que prévu, comme ailleurs en France.
"Plus de peur que de mal", résume Emilie Renard, responsable communication du Conseil des vins de Saint-Emilion. "Il a fait plus chaud que ce qu'on craignait... globalement entre 1 et 2 degrés".
Météo France, a relevé des "gelées fréquentes" dans la nuit de lundi à mardi sur l'ensemble du territoire, avec des pointes de "-5.2 °C à Chaumont ou -3.5 °C à Guéret", mais "l'indicateur thermique national des minimales a atteint environ 2.6°C, une valeur qui ne revêt pas de caractère remarquable à l'échelle nationale".
A Saint-Emilion, "ceux qui ont allumé des bougies ou leurs éoliennes l'ont plus fait par précaution", explique donc Emilie Renard.
Daniel Garrigue, vigneron au Château Lucia, a commencé à "surveiller parcelle par parcelle" après avoir "eu une alerte à minuit quand les températures étaient arrivées à quatre degrés".
Après une pointe à -1° vers 02H00, quatre personnes ont été mobilisées pour allumer de grosses bougies entre les pieds de vigne, à raison "d'à peu près 600 à l'hectare", a-t-il expliqué à l'AFP, mais il a suffi de la moitié environ pour maintenir la température autour de zéro.
"C'est difficile de trouver des bougies en cas d'épisode de gel, le prix oscille entre 8 et 13 euros", précise Caroline Teycheney, propriétaire du château Fleur de Lys, qui a acheté des éoliennes après un épisode de gel en 2017 pour "brasser l'air et éviter que l'air frais ne s'abatte sur les bourgeons".
"Elles se mettent en marche automatiquement à partir de 1 degré et cette nuit, seules certaines se sont déclenchées et se sont arrêtées en une heure", a-t-elle ajouté.
Pour l'instant, la situation n'est "pas alarmante", mais Carole Teycheney reste vigilante jusqu'aux Saints de glace, autour du 10 mai, car "on a deux semaines d'avance sur la sortie des bourgeons par rapport à l'année dernière".
"Le risque est de perdre la totalité ou la moitié de la récolte", souligne Emilie Renard, en rappelant le dernier épisode de gel tardif massif dans le bordelais en avril 2021.