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La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a exprimé mardi sa "colère" face au nouveau tour de vis gouvernemental sur l'assurance chômage: elle dénonce une réforme "uniquement budgétaire" qui va faire "la poche des chômeurs" et craint une "bascule vers la pauvreté".
"L'assurance chômage, ça existe depuis 1958, on a toujours agi en responsabilité et aujourd'hui on assiste à un détricotage en règle d'un certain nombre de protections. Je suis en colère car je trouve honteux que le gouvernement se cache derrière le plein emploi pour faire une réforme purement budgétaire", a-t-elle déclaré sur RMC/BFMTV.
Durée d'indemnisation réduite à 15 mois, nécessité d'avoir travaillé huit mois sur les derniers 20 mois pour être indemnisé, contre six aujourd'hui, "bonus emploi senior": les modalités du durcissement des règles pour bénéficier de l'assurance chômage ont été dévoilées par Gabriel Attal dans La Tribune Dimanche.
"Le gouvernement a regardé son tableur Excel, mis les curseurs là où il pouvait dégager un maximum de milliards d'euros", a lancé la secrétaire générale de la CFDT, accusant le gouvernement de faire "la poche des chômeurs". Le régime d'assurance chômage est en "excédent depuis 2023", a-t-elle rappelé.
Comme les autres syndicats, la CFDT fustige l'objectif d'économies de 3,6 milliards d'euros envisagées grâce à cette réforme, la première centrale les jugeant même probablement sous-évaluées.
"On nous dit qu'on veut faire une réforme pour aller vers le plein emploi", mais "le durcissement des règles d'assurance chômage n'a jamais créé des emplois", affirme Marylise Léon.
Les jeunes seront les premiers affectés selon elle car il faudra huit mois, contre six aujourd'hui, pour rentrer dans le régime d'indemnisation, et les seniors "vont payer leur retour à l'emploi" avec leurs droits.
Pour Mme Léon, il est aussi "purement honteux de considérer que tous les chômeurs sont des profiteurs qui ne recherchent pas d'emploi".
Déplorant que le gouvernement n'ait "pas la main qui tremble pour diminuer les droits aux chômeurs", elle a souhaité une "main un peu plus ferme pour demander des comptes aux entreprises" et jugé "incompréhensible que le gouvernement n'aille pas vers une généralisation du bonus malus".
A ses yeux, la comparaison européenne des indemnisations chômage "ne tient pas du tout parce que, quand on veut comparer des systèmes de protection sociale, il faut prendre l'ensemble des éléments".
Interrogée sur la riposte syndicale, Marylise Léon a évoqué une prochaine réunion des confédérations et d'éventuels "recours juridiques", mais exclu, pour la CFDT, une menace d'actions pendant les Jeux olympiques ou paralympiques.