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Paul Magnette a invité les journalistes pour une conférence de presse ce lundi vers 15h. Le socialiste a été désigné, mardi passé, comme informateur par le Roi Philippe.
Cette communication envers la presse et les citoyens est assez inhabituelle durant une mission royale. En général, les missions confiées par le Roi sont menées dans la plus grande discrétion. Pourquoi Paul Magnette casse-t-il ainsi les codes?
Notre journaliste politique, Frédéric Delfosse, a confié son analyse en direct dans le RTL INFO 13H. "Oui, on peut dire qu'il casse les codes. Rien que dans le cadre et la posture d'une mission royale, ça implique de la discrétion, un devoir de réserve. D'habitude, les missionnaires royaux sont plutôt discrets et on ne parle pas de son rapport avant d'être allé voir le principal intéressé, celui qui vous a donné la mission, à savoir le chef de l'Etat. Mais il suffit de regarder ce qui a été fait depuis le 26 mai: ça n'a pas fonctionné", a d'abord rappelé Frédéric Delfosse.
En Belgique, on évite toujours de se retrouver avec le valet noir dans son jeu
Paul Magnette a donc décidé de changer de posture. "Le président du Parti socialiste a aussi tout intérêt à montrer ce qu'il fait, à dire ce qu'il fait, à dire ce qu'il va faire, et pourquoi et comment. Pour qu'après les autres partis ne puissent pas utiliser ce devoir de réserve, cette discrétion, comme une arme politique. Vous savez, en Belgique, on évite toujours de se retrouver avec le valet noir dans son jeu. Et parfois ça fait partie d'une stratégie, et ça se prévoit bien avant d'avoir fini une mission", a ajouté notre journaliste politique.
L'informateur a rencontré 10 partis politiques
En six jours, Paul Magnette a rencontré non seulement les huit partis jusqu'ici impliqués dans le processus de formation d'un gouvernement fédéral (le PS, la N-VA, le MR, le CD&V, l'Open Vld, Ecolo, Groen et le sp.a) mais aussi le cdH et DéFI, soit les "partis disponibles pour la formation d'un gouvernement". Et c'est là l'une des informations à retenir ce lundi: tous les partis ont répondu à l'invitation de Paul Magnette. Même le cdH, qui s'était exclu de toute formation de gouvernement.
L'informateur a également changé de méthode de travail. Plutôt que de se focaliser sur les partis, il a dit vouloir se focaliser sur le contenu d'un potentiel accord, sur les priorités de chaque formation et sur les convergences possibles. "Si on recommence le jeu d'essayer de d'abord définir quels partis seront autour de la table, on ne va pas y arriver", avait-il expliqué.