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Les tests de Mathieu: la boîte à colis connectée débarque en Belgique, va-t-elle enfin simplifier le passage du livreur ?

La livraison de colis explose en Belgique et dans le monde. On s'en est fait livrer en moyenne 31 par personne et par an (chiffres IBPT 2021), contre à peine 6 en 2010. L'expérience utilisateur est assez mitigée, avouons-le. Certains transporteurs comme bpost font de gros efforts, notamment via une application assez bien faite, pour suivre les colis, définir un point de dépôt (notamment un bureau de poste local), modifier quelques données, etc. Mais globalement, on ne sait jamais vraiment qui va livrer quoi, ni quand (le où, normalement, c'est bon…), ni ce qu'il va arriver si nous ne sommes pas chez nous quand le colis sera déposé. Il est temps que ça change. Et ça va peut-être changer dans les prochains mois. 

Connectons la boîte aux lettres (à colis) !

Et qui vient à la rescousse quand on cherche des solutions ? Le monde de la tech, bien entendu, et ses innombrables start-ups ! Boks, une société basée à Toulouse, m'a proposé de tester sa première boîte à colis connectée, du même nom. Je leur ai fait part de ma grande crainte par rapport au déroulement de ce test vu que ce produit est assez relativement nouveau et qu'il nécessite la collaboration du livreur. "On tente", m'a-t-on répondu. Et ça ne s'est pas si mal passé…

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Installation: fastidieuse mais bien expliquée

En commandant la BoksOne (il existe aussi des solutions pros et immeuble d'appartements) pour le prix de 359€, on reçoit un solide colis qui fait son petit poids, et qui contient vraiment tout ce qu'il faut. Les 3 parois verticales, la porte, la serrure électronique, une base et un couvercle… et un kit de montage comprenant même un tournevis et ses accessoires. Boks a pris la peine de joindre un manuel en papier pour les instructions détaillées du montage, dans un français parfait vu que l'entreprise est justement française… Je ne dirais pas que c'est facile (il y a une quarantaine de petits boulons à serrer, mais il n'y a rien de compliqué non plus si on suit bien les consignes. Il m'a fallu environ 1h30 pour l'assembler et la fixer solidement sur un muret (cette dernière partie prenant pas mal de temps pour les trous, les niveaux, etc…). Vous aurez remarqué sur la photo: il y a une ouverture "lettres" au-dessus, et un petit filet. La Boks peut donc remplacer votre boite aux lettres "classique":

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Comment ça marche ?

La suite passe par l'application Boks, qui est efficace à défaut d'être très ergonomique et très intuitive à utiliser. L'application permet d'ouvrir la boite à colis à portée de Bluetooth (rassurez-vous, il y a une serrure et une clé en cas de panne), mais surtout elle génère des codes uniques à donner au livreur de votre prochain colis. Le principe est le suivant: vous créez via l'application une nouvelle livraison, que vous nommez (par exemple: paire de basket). L'application génère un code d'ouverture, qui est collé au nom de votre boks : 

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En touchant ce texte pas très évident à comprendre (pour un quidam, sans doute pas pour un livreur), il est copié. C'est le moment de passer à l'étape suivante: vous collez cette "phrase" dans les instructions de livraison à destination de bpost, UPS, DPD, etc… Et si tout se passe bien, le livreur n'a plus à sonner chez vous ou à laisser un avis de passage, il utilise le code d'ouverture unique, la porte s'ouvre, il dépose le colis puis repousse la porte qui se verrouille toute seule. 

Est-il facile de communiquer un code aux livreurs ? 

Comme expliqué au début de l'article, j'avais des doutes quant à la possibilité de communiquer aisément le code d'ouverture au livreur. Voici mes constats après 1 mois d'utilisation:

Bol.com: raté. Impossibilité de communiquer des instructions lors de la commande (il n'y a pas de champs "informations pour le livreur"). J'ai reçu un email le jour suivant me disant qu'UPS allait bientôt me livrer. J'ai tenté d'ajouter des instructions de livraison directement auprès d'UPS avec mon numéro de suivi, en vain. Le colis a été livré de la manière habituelle (dans un point relais car je n'étais pas chez moi). 

Amazon.com.be: c'est nettement mieux. Il est possible a posteriori de communiquer des instructions au livreur. Après avoir passé commande, il faut aller dans le suivi de la commande et ajouter des instructions. Amazon prévoit l'option "boite à colis", et j'ai ajouté dans une zone libre la "phrase" générée par l'application. Le vendeur l'a reçue et a livré le colis dans ma boite. Ce n'est pas parfait, cependant, car parfois les colis sont livrés en plusieurs fois, or il n'y a qu'un seul code à communiquer. De plus, à deux reprises, le code utilisé par le livreur n'a pas fonctionné: il m'a appelé, j'en ai généré un nouveau à distance et le lui ai communiqué oralement. Pas idéal, mais ça marche…

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Conclusions: ça débute, il y a encore pas de lobby à faire par Boks et les concurrents de Boks qui se lancent en Europe, mais il y a de l'espoir. Quand toutes les boutiques en ligne auront intégré le concept dans le processus de commande, quand toutes les sociétés de livraison pourront communiquer clairement et facilement ces instructions aux livreurs, on y arrivera ! Cependant, c'est l'éternelle histoire de l'œuf ou de la poule: il faudra sans doute beaucoup de boites à colis installées sur le marché belge pour que les sociétés de livraison les prennent en compte ; mais il faut que ça fonctionne bien pour que les Belges investissent plusieurs centaines d'euros dans une telle boite à colis…

Détail qui pourra avoir son importance: le bridge boksLINK, vendu séparément et tout de même 80€, permet de connecter votre boite aux lettres à internet en permanence. Avantages: vous pouvez l'ouvrir avec l'appli même si vous êtes à l'autre bout du monde, vous recevez des notifications en temps réel lors de l'ouverture/fermeture de la boite. Ce bridge doit être à portée de Bluetooth de votre Boks ET à portée de Wi-Fi de votre routeur, tout en ayant une prise électrique à disposition. Une équation qui ne sera pas forcément évidente. A l'heure d'écrire ces lignes, le bridge est en rupture de stock. 


 

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