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Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Malcolm Turnbull ont signé mercredi plusieurs accords, marquant leur volonté de construire un "partenariat plus approfondi" entre les deux pays dans le cadre d'un "nouvel axe indo-pacifique".
"Nous avons un objectif commun: faire de nos deux pays les acteurs d'un partenariat nouveau dans la zone indo-pacifique", a déclaré Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse commune, à l'issue d'un entretien à Admiralty House.
"Nous nous tenons côte à côte et nous nous unissons contre le terrorisme et contre ceux qui veulent saper la démocratie", a ajouté M. Turnbull, soulignant que les deux pays avaient "des valeurs partagées", comme "la démocratie, la liberté".
En matière de Défense, les deux dirigeants ont signé un "accord bilatéral relatif à la fourniture de soutien logistique mutuel entre les forces armées françaises et les forces de défense australiennes".
Un accord sur la cybersécurité a aussi été "acté", via une "lettre d'intention" visant à renforcer la coopération entre l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) et l'Australian Cyber Security Centre (ACSC).
Les deux hommes ont également fait "un point précis" sur leur coopération en matière d'armement et notamment sur le contrat signé en 2016 concernant la livraison par Naval Group (ex-DCNS) de 12 sous-marins nouvelle génération à l'Australie.
M. Macron et Turnbull ont en outre acté la mise en place d'initiatives conjointes sur la lutte contre le réchauffement climatique, pour "notre patrimoine commun, le Pacifique", a dit M. Macron, en visite depuis mardi sur le continent, avant de se rendre jeudi dans l'île française proche de Nouvelle-Calédonie.
Il s'agit notamment de travailler conjointement sur "l'adaptation et la biodiversité dans le pacifique," avec un "fond multi-bailleurs pour mutualiser les ressources", "la résilience des massifs coraliens" et de "mener ensemble, des programmes de formation sur l'énergie solaire".
"Nous avons la même préoccupation sur les risques et les menaces qui traversent la région indo-pacifique: les rivalités entre puissances, les tensions identitaires, les trafics de toutes sortes qui prospèrent sur le manque de développement lié en très grande partie au dérèglement climatique", a souligné Emmanuel Macron.
"Notre priorité partagée c'est de construire cet axe indo-pacifique fort pour garantir à la fois nos intérêts économiques et de sécurité", a-t-il poursuivi. "Le dialogue trilatéral Australie-Inde-France a vocation a jouer un rôle central", a-t-il assuré.
Les deux hommes ont assuré qu'ils ne s'agissait pas d'agir contre la Chine, qui a pris une place économique prépondérante dans la région, mais de "préserver un développement qui repose sur des règles" et "les équilibres de la région", et éviter une "hégémonie".
Sur la base navale de Garden Island, où Emmanuel Macron a visité plus tard un bâtiment de projection et de commandement australien, le chef de l'Etat a réinsisté sur la nécessité de "promouvoir les conditions de la stabilité dans la région", en faisant respecter "la liberté de navigation et de circulation aérienne et en mettant en place "un multilatéralisme efficace".
"La France veut être le trait d'union entre l'Autralie et l'Europe", a dit le chef de l'Etat français en fin de journée devant la communauté française de Sydney, affirmant sa "volonté d'inscrire la France pleinement dans une région qui est la sienne", avec "1,6 million de Français dans toute la zone (en Australie, en Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Wallis et Futuna, dans la région pacifique et à La Réunion et à Mayotte pour l'océan indien).
"Maintenant nous sommes fortement de retour, avec une dynamique nouvelle", a-t-il insisté.