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Lyon passe à 30 km/h pour "sauver des vies"

Casque de chantier, gilet fluorescent et chalumeau en main, Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, a inauguré mercredi la "ville 30", fixant lui-même une signalisation horizontale sur la voirie informant la population du changement de vitesse.

A partir de ce mercredi, la vitesse est réduite de 50 km/h à 30 km/h dans 84% de la voirie municipale contre 34% auparavant. La priorité: "avoir moins de morts et moins de blessés graves", mais aussi "améliorer la qualité de l'air", indique l'édile.

"Lyon rejoint toutes les grandes villes européennes - Bruxelles, les villes espagnoles, néerlandaises, Paris, etc., qui ont déjà fait le choix du 30 km/h et qui ont déjà démontré, chiffres à l'appui, qu'effectivement, on avait, en moyenne, entre 40% et 50% de morts et de blessés graves en moins sur les routes", a-t-il déclaré à l'AFP.

Dans la capitale des Gaules, le maire recense entre 10 et 15 morts par an et il entend "sauver des vies" grâce à cette mesure, estimant qu'un piéton heurté par une voiture roulant à 30 km/h avait entre 10 et 20% de chances d'être tué, contre 80 et 90% si elle roule à 50 km/h.

Place Bellecour, Louise Roussière, 29 ans, attend patiemment au feu rouge sur son vélo avec son casque rose. Elle estime qu'il s'agit d'une "bonne nouvelle pour la ville", notamment parce qu'elle est "ultra polluée".

Également cycliste, Alex Page estime lui que si les piétons, les vélos, les voitures et les motos "faisaient gaffent au feu" et respectaient "un minimum le code", "ça ira mieux", mais ce musicien de 31 ans n'est pas sûr que la réduction de la vitesse "y changera quelque chose".

"C'est une catastrophe", déplore un peu plus loin Alain. Pour ce chauffeur VTC de 60 ans, la nouvelle mesure va poser "problème" à ses clients, qui le sollicitent quand ils "sont pressés et quand ils ont besoin d'aller vite prendre un train ou d'aller à leur boulot le matin".

Mathias Lepeletier, technicien de maintenance qui passe le plus clair de son temps sur la route, enchérit: "Déjà à 50 km/h c’était la galère, à 30 (...) ça va faire encore beaucoup plus de bouchons qu’avant".

Pendant un mois, les contrevenants ne seront pas verbalisés mais rappelés à l'ordre. Parmi les 59 communes de la métropole, Bruno Bernard, son président écologiste, a par ailleurs déclaré à l'AFP qu'il souhaitait faire "passer le maximum de communes à 30 km/h".

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