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À 15H00 locales, ils ont été nombreux, œillets rouges à la main ou saluant leurs voisins, à entonner la chanson "Grandola Vila Morena", symbole du coup d'Etat militaire qui, le 25 avril 1974, a mis fin à 48 ans de dictature fasciste et 13 ans de guerres coloniales, puis l'hymne national.
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L'appel relayé par les médias et les réseaux sociaux avait été soutenu par l'Association 25 avril, héritière du "mouvement des capitaines" qui a ouvert la voie à l'avènement de la démocratie, ainsi que par plusieurs partis de gauche et la mairie de Lisbonne. "C'est un peu triste de ne pas pouvoir être dans la rue, mais se mettre à la fenêtre c'est la seule rue possible en ce moment", a témoigné Elisabete Figueiredo, une professeure d'université vivant à Aveiro (nord). "Ce qui définit le 25 avril, c'est cette liberté de descendre dans la rue pour célébrer la fin d'une triste époque de notre histoire", a ajouté cette femme de 53 ans, une des premières à avoir suggéré ce mode alternatif de célébrer l'anniversaire de la révolution.
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Cérémonie réduite
Au Parlement, les principaux responsables politiques ont participé dans la matinée à une cérémonie réduite a minima, afin de respecter les règles sanitaires de distanciation sociale. "C'est en ces temps exceptionnels de douleur, souffrance, deuil, séparation et confinement qu'il importe le plus d'évoquer la patrie, l'indépendance, la République, la liberté et la démocratie", a déclaré le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa dans son discours lors d'une séance au Parlement qui, selon certains élus de droite, aurait dû être annulée.
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"L'état d'urgence ne suspend pas la démocratie", a écrit pour sa part le Premier ministre socialiste, Antonio Costa, sur son compte Twitter. Le Portugal, qui n'a pas été frappé aussi durement que l'Espagne voisine par la pandémie de coronavirus, a tout de même recensé 880 morts et plus de 23.000 cas déclarés de Covid-19, selon un bilan officiel publié samedi.