Partager:
C’est au son des violons et des accordéons que virevoltent à nouveau de nombreux couples, sans répit. Ranimée par des passionnés, la mazurka, également appelée mazur ou oberek, n'arrête plus d'investir aujourd'hui de nouveaux foyers, et pas seulement en Pologne.
"Quand je vois tous ces jeunes qui viennent apprendre chez moi, j'en oublie d'être vieux", déclare Jan Kmita, 83 ans, un des derniers anciens maîtres de la mazurka. Il passe des heures aujourd'hui à enseigner ces rythmes farouches des ancêtres. Ralentissements, accélérations, swing et feeling… Tout est à apprendre dans cette danse.
Les pas ne connaissent pas de sursaut, ils sont horizontaux et très précis. Certains disent d’ailleurs qu’un bon danseur peut poser un verre plein sur sa tête et tourner sans en perdre une goutte.
Une danse vieille de plusieurs siècles
L’origine de cette dance est très ancienne. Selon certains, les premières traces de mazurka sont détectables dans des transcriptions de musiques religieuses du 15ème siècle. Son nom en tant que tel apparaît pour la première fois en 1708. La mazurka devient à la mode et s’exporte à travers le monde, grâce notamment aux soldats polonais de Napoléon, qui mènent leurs combats jusque dans les Caraïbes. Mais progressivement, elle laisse petit à petit la place aux nouveaux styles, et son déclin s’accélère avec l'arrivée de la radio et des musiques nouvelles.
Les derniers vestiges de la mazurka ont survécu jusque dans les années 1980 dans quelques contrées perdues au fin fond de la Mazovie. "On a commencé à en avoir même un peu honte", reconnaît Jan Kmita. Mais finalement, cette danse que l’on pensait entièrement disparue revient. Elle va survivre, et c’est d’ailleurs dans les villes qu’elle a de plus en plus d’adeptes à présent.