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Le gouvernement va réserver les fréquences des futurs réseaux 5G aux opérateurs télécoms, excluant les industriels de la procédure d'attribution qui doit avoir lieu prochainement, a indiqué mercredi au Monde la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.
"Nous n'avons pas retenu à ce stade le modèle allemand" où une tranche de fréquences est réservée pour des industriels, "car il n'y a pas encore de demande très claire" de leur part en France, a expliqué Mme Pannier-Runacher dans une interview au quotidien.
Mais le "gouvernement sera "attentif" à ce que les opérateurs télécoms "proposent (...) des accès à 5G dans de bonnes conditions" aux acteurs extérieurs aux télécoms qui le souhaiteraient, a-t-elle ajouté.
Le gouvernement pourrait "revoir sa position" si ce n'est pas le cas, a-t-elle averti.
Après notamment l'Allemagne et l'Italie en Europe, la France s'apprête à lancer la procédure d'attribution des fréquences de la future 5G.
Celle-ci doit être lancée à l'automne, et doit être terminée d'ici la fin de l'année, a précisé mercredi Sébastien Soriano, le président de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) en marge d'une audition au Sénat.
Sur le montant des redevances qui seront demandées aux opérateurs, la secrétaire d'Etat a expliqué que le gouvernement cherchait un "juste milieu", entre "l'objectif d'équilibre" du budget de l'Etat, et la prise en compte des investissements importants que devront faire les opérateurs.
Mme Pannier-Runacher est restée par ailleurs prudente sur le risque que ferait peser un recours aux équipements du constructeur chinois Huawei pour les réseaux 5G.
Ces équipements sont soupçonnés de permettre à Pékin d'espionner les communications des pays qui les utiliseraient, les lois chinoises obligeant les groupes dont le siège social est en Chine à apporter une aide technique aux services de renseignements.
Huawei "est un des grands acteurs du marché, que nous considérons comme les autres", a-t-elle indiqué.
Mais le gouvernement sera "attentif" notamment à ce que les équipementiers retenus ne soient pas soumis par leur gouvernement "à des lois d'extra-territorialité qui iraient à l'encontre de nos intérêts", a-t-elle dit.
Les Etats-Unis ont exclu Huawei du déploiement de la 5G sur leur sol et interdit aux administrations l'achat de ses produits et services. Ils tentent, depuis, de convaincre leurs alliés occidentaux d'en faire autant.