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Les gifles, fessées ou piques de colère contre un enfant: c'est ce qu'on appelle les violences éducatives dites "ordinaires". Faut-il les interdire? Nous avons posé la question à quelques parents à Bruxelles. Les réponses sont mitigées.
"Donner une gifle, je pense que c'est de trop. Moi, je suis plus pour une fessée, je crois qu'il y a une grosse différence", explique une maman. "À partir du moment où on donne une information à l'enfant de façon non-verbale, où c'est émotionnel, où il y a la rage, l'enfant déconnecte avec l'information qu'il reçoit", renchérit une autre mère. "Parfois, nous parents, on n'a pas les ressources, parce qu'on est fatigué ou stressé, et alors on peut perdre un peu notre contrôle", conclut une troisième maman.
C'est une situation de stress, de crainte
Selon des spécialistes, les violences éducatives peuvent avoir de lourdes conséquences sur le développement de l'enfant. "C'est une situation de stress, de crainte. L'enfant commence à craindre l'adulte qui l'éduque. C'est souvent des parents ou des professionnels qui sont dépassés par les enfants et qui ont recours à ce qu'on considère depuis très longtemps comme étant la meilleure manière de faire", explique Bernard De Vos, délégué général aux droits de l'enfant.
Une campagne de sensibilisation est diffusée depuis ce vendredi: des comédiens reprennent des paroles d'enfants à propos des violences qu'ils subissent.
Un immobilisme sur la question en Belgique
Depuis des années, le délégué général aux droits de l'enfant demande qu'une interdiction soit votée. Un texte est discuté à la Chambre depuis seulement un mois. "C'est l'idée de donner un cadre, une limite à partir de laquelle on peut entamer de formidables campagnes de promotion, d'autres manières d'éduquer ses enfants, de prévention. Les enfants ont droit à une éducation non violente", précise Bernard De Vos. "En Belgique, on traîne. Cela fait depuis le début de mon mandat, il y a plus de 12 ans, que l'on est confronté à un immobilisme en la matière. Il y a plusieurs propositions qui ont été mises à disposition des parlementaires qui n'ont pas donné lieu à une loi".
La Suède a été le premier pays à adopter une loi contre les violences éducatives. Aujourd'hui, ils sont plus de soixante dans le monde.