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"Justice pour Marwane": à Arles, marche en mémoire d'un adolescent tué par balles

"Justice pour Marwane": plus de 2.000 personnes ont défilé samedi à Arles (Bouches-du-Rhône) avec des roses blanches et beaucoup de larmes, en mémoire d'un adolescent de 15 ans tué dimanche par balles en pleine rue, dans un quartier subissant un trafic de drogue.

Coéquipiers de foot en tenue, professeurs, camarades de classe, jeunes et personnes plus âgées arborant pour beaucoup un tee-shirt blanc avec l'inscription "Justice pour Marwane" ainsi que le maire d'Arles Patrick de Carolis: ils étaient plus de 2.000 selon la police pour exprimer leur émotion, au lendemain de l'enterrement de l'adolescent.

"Marwane, c'est un petit qui avait rien à voir avec ça, c'est un gamin qui avait une bonne tenue à l'école, d'ailleurs il y a le proviseur de son collège et ses profs ici, il adorait le foot, il était gardien au club de l'ACA à Arles, c'est terrible", raconte à l'AFP Bouhadjar Benamar, 62 ans, un ami très proche de la famille.

Inconnu des services de police, Marwane a été touché par des tirs provenant d'une voiture vers 22H00, dans le quartier de Griffeuille où les forces de l'ordre étaient déjà intervenues le week-end précédent pour des coups de feu, sur fond de trafic de drogue, selon la police.

"Le trafic prend de l'ampleur dans notre quartier et aujourd'hui les habitants ont peur pour leurs enfants, peur de ce qui est arrivé à un ado comme Marwane, il faut arrêter ce trafic", poursuit M. Benamar qui a participé à la marche.

Le cortège est parti du lieu du drame pour arriver en plein centre d'Arles place Charles-de-Gaulle, derrière une banderole proclamant: "Plus jamais...tous ensemble pour Marwane".

"On nous l'a enlevé", a lancé sa mère à la foule en rappelant le parcours de Marwane au foot et à l'école. "On veut juste éduquer nos enfants dans le respect, comme tout le monde", a ajouté son père.

Puis la foule a scandé son nom en applaudissant et en brandissant des roses blanches pendant une bonne minute, selon un correspondant photo de l'AFP.

En début de semaine, le maire, Patrick de Carolis, avait décrété un deuil municipal de trois jours: "C’est toute une ville qui est choquée, en colère et endeuillée".

La police judiciaire de Marseille est chargée de l'enquête. La voiture d'où provenaient les tirs a été retrouvée incendiée à Saint-Martin de Crau, à 20 km d'Arles.

Depuis le début de l'année, 16 personnes sont mortes par balles, sur fond de trafic de stupéfiants, dans les Bouches-du-Rhône. Si la majeure partie du trafic se concentre à Marseille, deuxième ville de France, d'autres villes du département sont également touchées, comme Arles (53.000 habitants).

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