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C'est sans aucune condition que Jean-Louis Denis a quitté la prison d'Ittre. Trois mois plus tard, il commence une formation de néerlandais demandée par le VDAB, l'organisme en charge de l'emploi et de la région flamande. Les cours ont lieu dans un établissement scolaire à Strombeek-Bever. La présence de l'homme radicalisé inquiète certains parents comme Sylvie, une victime des attentats de Bruxelles.
"J'étais terrifiée. Je suis rentrée immédiatement dans l'école quand je l'ai vu rentrer. J'ai été voir la direction qui savait très bien pourquoi je venais. L'école m'a simplement dit qu'ils ne savaient rien faire. Les locaux dans lesquels ils faisaient les cours étaient dans l'école mais appartenaient au CVO, où il suivait des cours de néerlandais. Pour moi, c'est comme si tous les jours, j'emmenais mes enfants à la mort. Pour moi ça a été un choc, je revivais les attentats à nouveau. Comment peut-on le faire suivre des cours dans une école où se situent des enfants", nous confie-t-elle.
Il fait tout pour se réinsérer.
Une réaction émotionnelle qui interpelle l'association de victimes des attentats Life4Brussels qui précise que la justice a reconnu que les discours de Jean-Louis Denis ont influencé certains jeunes. "Je crois qu'il faut aussi voir comment on pourrait améliorer la loi pour insérer, comme on l'a fait par exemple pour les pédophiles, une peine accessoire d'interdiction que le juge pourrait aussi, dans certaines conditions, imposer aux personnes. Ça pourrait notamment être de leur interdire d'avoir des activités ou être en contact avec des jeunes comme dans ce cas-ci", plaide Nathalie Colette-Basecqz, membre du collectif d'avocats et de l'association Life4Brussels.
Une question parlementaire sera adressée dans ce sens aux ministres dans quelques jours. Dans le cas de Jean-Louis Denis, ses avocats rejettent l'idée de peine accessoire et parle d'un acharnement. "On lui a interdit de suivre ses cours dans deux communes néerlandophones, une bourgmestre de la commune bruxelloise lui a interdit d'aller sur son territoire et maintenant une association de victimes se plaint qu'il fréquente un bâtiment dans lequel il y a une école. Il faut arrêter. Il fait tout pour se réinsérer et on fait tout pour qu'il ne puisse pas le faire", assure Henri Laquay, avocat de Jean-Louis Denis.
L'association précise être consciente de la nécessité de la réinsertion mais demande un encadrement qui tient compte de la souffrance des victimes. Elle souhaite également un véritable programme de réinsertion dans les prisons.