Accueil Actu

Il n'y a pas d'acte de participation dans le chef d'Abdoullah Courkzine, selon Me Cohen

(Belga) "Il y a des intentions mais pas d'acte, et un acte sans possibilité d'établir d'intention", a résumé mardi Me Nicolas Cohen, conseil d'Abdoullah Courkzine, prévenu dans le dossier "Paris bis" au tribunal correctionnel de Bruxelles. Pour l'avocat, son client a bien manifesté un intérêt ou de la sympathie pour un groupe terroriste, mais il n'a posé aucun acte de participation à la cellule terroriste responsable des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

"L'intérêt, ou la sympathie, pour un groupe terroriste n'est pas à lui seul punissable. Non seulement on peut en avoir, mais on peut le manifester. C'est la liberté d'expression", a plaidé Me Cohen. "Je sais que c'est un fil, que c'est délicat, mais c'est ça la liberté d'expression telle qu'elle est défendue par la jurisprudence européenne", a ajouté la pénaliste, évoquant les nombreuses consultations de contenus djihadistes par son client sur les réseaux sociaux. Il est particulièrement reproché à Abdoullah Courkzine d'avoir aidé à tenter d'exfiltrer Abdelhamid Abaaoud après les attentats à Paris, via ses contacts avec la cousine de ce dernier, Hasna Ait Boulahcen. Me Aurore Snyers, qui défend également le prévenu, a soutenu que son client ne savait pas qu'Ait Boulahcen parlait d'Abdelhamid Abaaoud lorsqu'elle lui disait que son cousin "loge dehors" et "se cache". Le 2 mai dernier, la procureure fédérale a requis une peine de trois ans de prison à l'encontre d'Abdoullah Courkzine. Elle a notamment considéré que, lorsqu'Ait Boulahcen lui a parlé d'Abaaoud, il aurait pu dire à la police qu'il savait qui cachait le terroriste. Pour Me Cohen, "le parquet fédéral va loin", au-delà de ce que prévoit la loi, "en affirmant que la seule réaction possible est la dénonciation et qu'elle est même un devoir". (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous