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L’Ukraine ne nous fournissait pas uniquement de grandes quantités de matières premières, elle fournissait aussi beaucoup d’informaticiens. Il faut savoir que la digitalisation croissante des entreprises dans le monde entier génère de grands besoins en informaticiens. Programmeurs, développeurs sont recherchés par les entreprises. Les grandes entreprises font monter les enchères pour les recruter. ODOO, entreprise de l’année, offre par exemple 10.000€ bruts en guise de prime de bienvenue. Les startups, les Pme font aussi largement appel à la sous-traitance.
Pas de décalage horaire
Si au départ, ces entreprises faisaient appel à des informaticiens indiens, cela fait quelques années qu’elles se sont tournées vers les pays de l’Est. Ces pays disposent de bons informaticiens, ont une bonne culture et un bon encadrement. Il n’y a presque pas de décalage horaire. Ces développeurs ont un bon niveau d’anglais. La Roumanie est un bon exemple. Une entreprise comme NewPharma a même développé une structure locale sur place en Roumanie. La Lituanie est un autre pays proposant ce qu’on appelle aujourd’hui le "nearshoring". La sous-traitance pas trop loin.
L’Ukraine, un important "nearshorer"
Selon Agoria, la fédération belge des entreprises technologiques l’Ukraine disposait avant la guerre de plus 200.000 informaticiens sur place. Et en Belgique ? Toujours selon Agoria, il y en aurait entre 500 et 1.000. Mais cela pourrait augmenter rapidement.
Pourquoi une possible augmentation ?
Jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir de grandes migrations de développeurs ukrainiens. Mais la guerre s’éternise. Les connexions se compliquent. Résultat, on peut raisonnablement parier sur un exode de ces informaticiens compétents vers l’Europe, voire le reste du monde. Ouvrez les annonces sur LinkedIn ou sur des sites spécialisés. Les annonces sont pléthoriques. Le pouvoir de négociation penche en faveur des développeurs. Et les développeurs ukrainiens ne vont pas avoir de difficultés à signer en quelques jours des contrats de travail à Berlin, Amsterdam, Londres, Bruxelles, Paris ou Barcelone. Et ils seront accueillis les bras ouverts à la fois par les entreprises. Mais aussi par les états qui savent que le manque de développeur pénalise la croissance.
Est-ce une bonne nouvelle?
Oui … pour les développeurs. Pas pour l’Ukraine car il y a peu de chances que ceux-ci retournent là-bas une fois le conflit terminé.