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Feux de forêts en Belgique, centaines de décès... Jean-Pascal Van Ypersele alerte face à la concrétisation du réchauffement climatique (vidéos)

Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue à l'UCLouvain était l’invité de Fabrice Grosfilley ce matin sur Bel RTL. Il lui a demandé ce qu’il répondait à tout ceux qui estiment encore qu’on en fait trop avec le réchauffement climatique. Pour lui, la question des conséquence du réchauffement climatique sur la santé publique se pose de manière très concrète aujourd'hui. 

"Il faut rester sérieux. Les conséquences de canicule, les conséquences de pluies extrêmes comme celles qu'on a eues l'an dernier, commencent à avoir des effets sur la santé humaine, sur la vie humaine. Savez-vous que l'été 2020 par exemple, 1.400 personnes sont décédées rien qu'en Belgique à cause de la canicule. Cette année-ci, on doit s'attendre à ce qu'il y ait des centaines de décès, cachés, probablement. Dans les prochains jours, ce sont souvent des personnes âgées qui vont décéder suite aux températures très difficiles à supporter, particulièrement pour des personnes qui ont déjà des problèmes de santé".

Selon le spécialiste, on aurait dû prévoir ce qui se passe aujourd'hui. Il reproche aux autorités de ne pas en avoir fait davantage. "On sait qu'il y a eu 1.200 décès lors de la grande canicule de l'été 2003. On a pris, soi-disant, des mesures, des plans d'adaptation depuis. Et on voit, une quinzaine d'années plus tard, en 2020, qu'on a encore plus de décès que 2003. On n'a pas pris la mesure de ce qu'il fallait faire."

La destruction de milliers d'hectares de forêt : bientôt en Belgique ?

Fabrice Grosfilley a également demandé à Jean-Pascal Van Ypersele s'il fallait craindre des incendies tels que ceux que la France et l'Espagne, par exemple, rencontrent. Pour le spécialiste, la réponse est oui.  

"Ce que le dernier rapport du GIEC, publié il y a un an, montre, c'est que les conditions météorologiques propices aux feux allaient devenir de plus en plus fréquentes dans le pourtour méditerranéen en tout cas. Mais qu'un peu plus au Nord, c'est-à-dire chez nous, ça viendra un peu plus tard, avec un peu moins d'intensité mais je crois qu'on doit s'attendre aussi chez nous à ce que la sécheresse en provoque. On a déjà vu, du côté de Mouscron et à d'autres endroits des feux agricoles, des feux de paille et des choses comme ça qui montrent bien que les conditions météo sont favorables aux feux. Chez nous, on peut avoir des incendies de forêt aussi."

50 degrés dans les années à venir

Enfin, il a été interrogé sur le scénario du pire vers lequel on se dirige si on ne change pas rapidement notre fusil d'épaule, comme le recommande le GIEC, à savoir : 2 ou 3 degrés de réchauffement, qu'est-ce que cela signifie, concrètement, pour nous ? Là encore, sa réponse est sans appel. 

"2 ou 3 degrés de réchauffement en moyenne mondiale, ce serait catastrophique du point de vue de la répétition et de la fréquence des vagues de chaleur, mais aussi des événements de pluie très très forte comme ceux qu'on a eus l'an dernier, il serait très difficile de s'y adapter. Malheureusement, même si c'était inconcevable il y a quelques années, on va s'approcher des 50 degrés. Ce n'est pas l'années prochaine mais dans le courant de ce siècle, on va arriver à des extrêmes qui s'approcheront de 50 degrés si on n'arrive pas à stabiliser le climat. Ça devient extrêmement difficile de s'adapter à ça".

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