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Une entreprise wallonne leader mondial de la production d'hydrogène vert: qu'est-ce que c'est?

C’est l’une des grandes décisions de la dernière COP28 : investir dans les carburants bas carbone comme l’hydrogène pour réduire nos émissions de CO2. Ce carburant du futur est déjà produit en grande quantité dans le monde, mais avec des technologies très polluantes. Des alternatives, plus propres, existent. Une société wallonne (liégeoise) est d’ailleurs un leader mondial en la matière. Elle vient d’inaugurer une usine aux Etats-Unis et s’apprête à ouvrir une chaine de production à Seraing, en province de Liège.

95 méga tonnes d'hydrogène ont été produites dans le monde l'année dernière. Dans la très large majorité des cas, les industriels ont utilisé la technique du reformage du gaz naturel. Une réaction chimique qui émet beaucoup de gaz à effet de serre. Nathalie Job, professeure en génie chimique à l'université de Liège, clarifie: "Ça veut dire que pour chaque kilo d'hydrogène qui est produit, on produit entre 7 et 9 kilos de CO2."

On appelle l’hydrogène fabriqué avec cette technologie l’hydrogène gris. Mais pour produire ce gaz, on peut utiliser une autre technique. L’électrolyse de l’eau: "Avec un générateur, le courant est envoyé à l'électrolyseur où l'eau va être séparée en deux, en hydrogène et en oxygène. L'hydrogène est produit à partir d'électricité."

Pour produire l’électricité, on peut utiliser des éoliennes ou des panneaux solaires. On appellera cet hydrogène bas carbone, de l’hydrogène vert. Il représente aujourd’hui moins d’1% de l’hydrogène produit dans le monde.

"Décarboner l'industrie lourde"

C'est là que John Cockerill intervient. Cette entreprise wallonne participe à la transition de ce marché. "Dans ce bâtiment, on teste des électrolyseurs", explique Raphael Tilot, directeur du département hydrogène de l'entreprise. Notre caméra ne pourra pas filmer à l’intérieur de ce bâtiment. Les avancées technologiques réalisées ici sont jalousement gardées. "Ce sont des technologies qui sont fort demandées dans différents coins du monde. En Europe et bien au-delà et qu'on espère vendre en gros volumes."

La société pourra bientôt construire suffisamment d’électrolyseurs pour produire un gigawatt d’hydrogène par an, soit cinq fois plus que ce que le groupe a fabriqué l'an dernier: "On peut utiliser cet hydrogène comme combustible, comme matière première, pour décarboner différents secteurs de l'industrie lourde."

Un équipement difficile et surtout cher à transporter. Voilà pourquoi la société a décidé d’ouvrir des usines aux quatre coins du monde. Ce déploiement industriel crée de l’emploi chez nous : le nombre d’employés du pôle hydrogène à Seraing a été multiplié par 100 en moins de 5 ans.

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