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La COP16 sur la biodiversité se tient actuellement à Cali, en Colombie. Ce sommet est crucial pour l'avenir de la nature, alors que seuls 34 pays ont soumis leurs plans d'action.
La COP16 sur la biodiversité se déroule à Cali, en Colombie, avec pour objectif de renforcer les actions en faveur de la préservation de la biodiversité.
Mais en quoi diffère-t-elle des sommets climatiques à venir, et pourquoi est-elle essentielle ? Déborah Van Thournout, directrice de la communication du WWF, nous éclaire sur les enjeux.
Une COP dédiée spécifiquement à la biodiversité
Contrairement à la COP sur le climat qui se tient chaque année, la COP sur la biodiversité a lieu tous les deux ans et se concentre exclusivement sur la préservation de la nature. "C'est vraiment le grand sommet des Nations Unies pendant lequel les nations vont discuter et décider de l'avenir de la nature", explique Déborah Van Thournout.
Pour le WWF, il est essentiel de créer des synergies entre les différents sommets, afin de traiter de manière cohérente les crises du climat et de la biodiversité, qui sont "extrêmement liées, intrinsèquement liées".
Van Thournout souligne que la biodiversité et le climat doivent être abordés ensemble : "On ne pourra pas résoudre l'une sans résoudre l'autre."
Quels sont les objectifs de cette COP16 ?
La COP16 est l'occasion pour les pays de présenter leurs plans d'action nationaux pour préserver la biodiversité. Lors de la précédente COP, un cadre mondial pour la biodiversité a été adopté, comparable à l'Accord de Paris pour le climat.
Mais, selon Déborah Van Thournout, l'heure est maintenant à l'action : "Les pays avaient un devoir pour cette COP, c'était de remettre leurs plans d'action nationaux. Ce qui est très préoccupant, c'est qu'actuellement, seulement 34 pays ont remis leur copie, et en plus de cela, la qualité de ces plans est souvent insuffisante."
La nature a besoin de financements
Parmi ces 34 pays, la Belgique n'a pas encore soumis son plan, ce qui suscite des inquiétudes : "Selon les dernières informations que j'ai, la Belgique n'a pas encore remis sa copie. Maintenant, tout ce qu'on sait, c'est que la Belgique est en retard. On attend le plan."
Pour concrétiser les engagements pris, Van Thournout insiste sur la nécessité d'un financement suffisant. "La nature a besoin de financements", affirme-t-elle. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a d'ailleurs appelé les pays à effectuer des "investissements significatifs" pour mettre en œuvre le plan-cadre mondial pour la biodiversité.
Que pouvons-nous faire, à notre niveau ?
Malgré la lenteur des gouvernements, chacun peut agir. "On sait que le principal facteur du déclin de la biodiversité est la destruction et la modification des habitats, principalement causées par notre système alimentaire", explique Van Thournout.
Elle invite chacun à adopter un régime alimentaire plus durable et à exiger des décideurs qu'ils prennent les mesures nécessaires : "La nature est à la base de notre vie sur Terre, de notre survie sur Terre. Et elle est aussi indispensable pour résoudre la question du climat, car les deux crises sont interdépendantes."
Le sommet de Cali doit marquer un tournant pour la biodiversité. Tous les regards sont tournés vers les gouvernements, qui doivent maintenant transformer leurs paroles en actions concrètes pour protéger la nature et, par conséquent, assurer notre avenir commun.