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C’est un mode de vacances qui a été popularisé par la crise sanitaire : le voyage à vélo, en itinérance. Aujourd’hui, plusieurs agences spécialisées proposent des circuits à l’étranger ou en Belgique. Le prix pour ces voyages tout compris : entre 100 et 150 euros par personnes et par jour (selon qu’on loue un vélo ou qu’on prend le sien). Immersion avec des touristes qui voyagent à vélo en Wallonie.
Il est 10h, Marie et Gabriel quittent l’hôtel. Ils viennent de passer leur première étape sur les hauteurs de Dinant. Ils s’équipent, vérifient le matériel puis le programme de la journée.
Aujourd’hui, ils rallient Dinant à Rochefort : 42 kilomètres à vélo sur un itinéraire tout préparé.
"L'itinéraire est déjà totalement enregistré dans une application. Et donc, on n'a plus qu'à le mettre sur le porte-GSM et à suivre les instructions. Super pratique", lance Gabriel.
L’homme derrière ce tracé GPS, c’est Joseph de Mahieu. Il y a deux ans, il a lancé une agence spécialisée dans le voyage à vélo. En Belgique ou ailleurs, il propose des itinéraires testés et approuvés.
"On essaye de faire en sorte que le parcours soit de manière continue sur des routes sympas, et donc qu'il n'y ait même pas du tout de portion de grand route sur tout le parcours", explique le fondateur de l'agence spécialisée dans le voyage à vélo.
Quand on voyage à vélo en Wallonie, on rencontre forcément des côtes. On comprend alors que voyager à vélo, ça veut aussi dire : voyager le plus léger possible. Joseph l’a bien compris, alors lorsque ses clients ont quitté leur hôtel, son agence s’occupe d’acheminer les bagages à l’étape suivante.
"Ça permet de voyager de manière légère, notamment quand on n'a pas de vélo électrique, c'est quand même pas mal, sinon on sent vite le poids des bagages. Et ensuite, quand on fait des visites de châteaux, dans un supermarché ou peu importe, ne pas avoir de bagage, c'est pas mal aussi", explique Joseph de Mahieu.
"On a le château pour nous"
Pendant que les bagages voyagent, Marie et Gabriel peuvent découvrir les splendeurs de nos régions. Ce midi, ils s’offrent un pique-nique avec vue. "On a le château pour nous, on est seul, c'est hyper calme, c'est paisible, ça fait du bien", lance Marie.
Ces deux Bruxellois d’adoption parcourront en une semaine près de 250 kilomètres jusqu’à l’extrême sud du pays. Un défi auquel ils ne voient que des avantages : "On ne prend pas l'avion, on ne perd pas de temps, une à deux journées dans les transports, donc on est directement en vacances. On apprend directement à connaître nos régions. En fait, la Belgique est très très belle. On néglige cet aspect-là, mais près de chez nous, il y a plein de très belles choses", déclare Gabriel.
"Il y a plein de petits sentiers qu'on prend à vélo qu'on ne peut pas prendre en voiture en fait. On s'est dit : si on était sur une nationale, si on était sur une grand route à 90 km/heure, on n'aurait pas vu tout ce qu'on a vu. Par exemple, la Lesse tout à l'heure, c'était magnifique", ajoute sa compagne.
Depuis la crise sanitaire, les professionnels du tourisme remarquent une demande croissante pour des offres plus locales et durables comme les voyages à vélo. Des alternatives qui se heurtent actuellement à une infrastructure touristique pensée pour la voiture. C’est le cas des routes, mais aussi des hôtels et autres maisons d’hôte, selon Jean-Michel Decroly, professeur de Géographie et de Tourisme à l’ULB : "Les hébergements peuvent se montrer réticents, par exemple, à l'idée d'accueillir quelqu'un pour une seul nuitée, ou d'accueillir des personnes qui vont faire sécher leurs vêtements".
Voyager à vélo est l’un des modes de transport qui a le moins d’impact sur l’environnement. Une alternative en plein essor dans un secteur touristique qui est responsable au niveau mondial de 8% des émissions de gaz à effet de serre.