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Des chercheurs de l’UCLouvain mettent au point une batterie du futur. Une technologie qui n’émet pas de CO2, qui permet de stocker l’énergie éolienne ou solaire et qui est basée sur l’un des matériaux les plus abondant sur notre planète: la poudre de fer.
La poudre de fer comme combustible. C'est l'utilité qu'ont trouvée deux chercheurs de l'UCL à notre vieux métal. Avec ce combustible, pas de risque de pénurie. Le fer, c’est le métal le plus abondant sur terre. Cerise sur le gâteau: le brûler n’émet aucun dioxyde de carbone. "Le CO2, initialement en combustion, il vient de la liaison entre le carbone et l'oxygène, mais ici, comme on n'a pas de carbone dans le fer, on n'a pas de CO2 qui est émis", explique Zakarie Bruyr, chercheur à l'UCL.
Brûler de la poudre de fer libère l’énergie contenue dans le minerai. De la chaleur qui peut alimenter des turbines et produire de l’électricité. En brûlant, le fer devient de l’oxyde de fer, autrement dit de la rouille. En utilisant de l’énergie renouvelable, cette rouille peut être réduite, retransformée en poudre de fer. Un cycle potentiellement infini. "Il semblerait qu'à chaque fois, on récupère exactement la même poudre puisqu'à chaque fois qu'on la brûle, elle va être réinitialisée sous la forme d'oxyde de fer mais c'est quelque chose qui est toujours en train d'être étudié", précise la chercheuse Laurine Choisez.
Une batterie du futur
Un matériau qui libère de l’énergie et peut ensuite être rechargé, on appelle cela une batterie. Une technologie qui permettrait, par exemple, d’utiliser le soleil d’été en hiver ou de stocker l’énergie du vent. Un rôle qu’on pensait dévolu à l’hydrogène vert. "L'hydrogène a aussi des très bonnes propriétés, mais a le défaut d'être difficilement stockable et difficile à transporter", dit Zakarie Bruyr. Le fer, c'est tout l'inverse: "Il va pouvoir être stocké facilement à plus long terme et transporté aussi très facilement."
L’autre façon de stocker l’énergie renouvelable, c’est d’utiliser des batteries au lithium. Une technologie souvent "made in China". Certains voient dans la poudre de fer un moyen d’améliorer notre souveraineté énergétique. Toutefois, selon Francesco Contino, professeur à l'École Polytechnique de l'UCLouvain, c'est "une technologie complémentaire": "On maîtrise plus cette technologie. Il y en a beaucoup d'autres qu'on peut mieux maîtriser que les batteries, mais les rendements sont moins importants."
Au Pays-Bas, des start-ups testent la poudre de fer au niveau industriel. Le nouvel or gris fourni de la chaleur à 500 ménages près d’Eindhoven. Il permet aussi de chauffer les cuves d’une brasserie locale.