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Les images de vidéosurveillance sont glaçantes. On y voit le groupe de Gilles et leurs proches avancer au pas, rue des Canadiens. Il est 4h48. À l’arrière, exposés à la folie d’un chauffard revenant d’une boite de nuit, des jeunes, des proches. Puis 6 minutes plus tard, une voiture passe à une vitesse à peine croyable pour la petite rue. C’est la BMW noire de Paolo F. Un amoureux de la vitesse qui ne s’en cache pas sur Facebook. Il est alors en compagnie de Nino N., son cousin.
Analyse des données électroniques de la voiture
L’enquête continue ce matin. "On a une équipe spécialisée qui vient ce matin et qui va examiner le véhicule à la loupe et notamment tous ses composants électroniques, puisqu’on a la chance d’avoir un véhicule assez neuf qui contient ces composants et qui pourra expliquer pas mal de choses", a détaillé le procureur général de l'arrondissement de Mons, Ignacio de la Serna. En effet, ceux-ci "permettront de savoir quelle était la vitesse des auteurs, s’ils ont freiné ou non, pourquoi ont-ils continué, etc." Pour l’hypothèse selon laquelle le dispositif anticollision de la berline aurait été débranché, "c’est encore un peu tôt pour le dire", note M. de la Serna.
Analyses toxicologiques
En fonction de ces informations des experts, la juge d’instruction pourra préciser ou requalifier les faits. "Le parquet a mis le dossier à l’instruction du chef de meurtre mais la juge d’instruction reste libre de prendre une autre qualification et elle le fera en fonction des éléments qui seront disponibles : une partie de l’examen du véhicule, les auditions des auteurs, quelques témoignages et les images des caméras de surveillance", a détaillé le procureur général.
Autre information qui devrait être en sa possession dans la journée : les analyses toxicologiques. Selon les éthylotests juste après les faits, un s’est révélé positif "pour une des personnes qui n’était apparemment pas le chauffeur. Mais ça doit encore être vérifié. C’était un premier éthylotest. Ce qui est important c’est la prise de sang et j’ai demandé qu’on vérifie tout, pas uniquement l’alcool mais toutes les drogues" comme l’ecstasy, a encore expliqué le magistrat.
Qui était vraiment au volant?
Plusieurs questions restent en suspens. Avaient-ils l’intention de tuer ? "Ce qui est quand même très surprenant c’est la vitesse et l’absence de freinage", note-t-il. Mais aussi et surtout qui était au volant ? "On a une idée précise mais tout est vérifié aussi pour s’assurer qu’ils n’ont pas changé en dernière minute puisque le véhicule s’est arrêté 600 mètres, donc bien plus loin, que le premier impact. On met tout en œuvre pour vérifier que celui qu’on estime être le conducteur était bien effectivement celui-là."
Les deux hommes ont été entendus hier en fin de journée, mais ça n’a pas permis d’obtenir une explication des faits. Ils n’ont pas opposé de résistance lors de leur arrestation. Si le chef d'inculpation de meurtre est retenu, ils risquent un procès en cour d'assises et donc les peines extrêmement lourdes qui y sont associées. Ils seront présentés à une juge d'instruction au palais de Justice de Tournai en fin de journée.