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De très longues files devant l'Office des étrangers, débordé face à l'arrivée des réfugiés ukrainiens qui veulent "rester en paix"

Le seuil des 2 millions de réfugiés ukrainiens a été franchi aujourd'hui : des hommes, des femmes et des enfants fuient la guerre depuis 13 jours. En Belgique, plus de 1.500 personnes ont fait la file hier devant les bureaux de l'Office des étrangers et ils sont encore plus nombreux aujourd'hui. L'office est débordé.

La file devant les portes de l'Office des étrangers parait interminable. Des familles entières d'Ukrainiens sont arrivées ici cette nuit, parfois vers 4 heures du matin. 

"Hier matin, nous sommes arrivés ici. La file était immense. Impossible d'être reçu. Ce n'était pas organisé", explique un père de famille. "Je suis très fatiguée d'attendre, ça fait plusieurs heures", dit une dame âgée. 

"Il y a un manque d'informations, un manque de toilettes. On a dû trouver des solutions pour des toilettes", dénonce Éric, de la plate-forme Solidarity for Ukraine. 

Pour les plus chanceux, après de nombreuses heures d'attente, un accès aux équipes d'accueil se dessine. Les bureaux, aménagés dans l'urgence, sont pris d'assaut. 

"Il y a des enfants qui n'ont pas dormi de la nuit, des parents qui ont fait mais la file pendant des heures et des heures", note Abdel, un employé de l'Office de étrangers.

"On souhaite vraiment travailler ici, rester en paix", explique Vassily, le refugié ukrainien qu'il reçoit.  

Sans une autre pièce, une famille entonne des chants patriotiques. Les enfants dessinent pour permettre au temps de s'écouler plus vite. 

Des mesures prises dans l'urgence

"Tout le monde a été pris de court et je pense qu'ici, on a pris des mesures dans l'urgence. On a ouvert un bâtiment dans l'urgence, on a fait appel à du personnel dans l'urgence", explique encore Abdel, de l'Office des étrangers. 

Hier, 750 dossiers ont été traités sur 1.500 personnes qui attendaient dehors. Ils sont un peu plus aujourd'hui encore, avec un espoir : "Qu'est-ce que je veux ? Je veux rester tranquille et c'est tout", lance Ludmila. "Je veux que mes enfants apprennent votre langue, vite", dit Anna, une autre réfugiée.

Dans une large majorité, ces Ukrainiens ont des points de contact en Belgique, que cela soit de la famille ou des proches. Ici, on l'assure : un logement est assuré pour chacun. 

 
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"La situation est plus structurée mardi"

Dominique Ernould, porte-parole de l'Office des étrangers a estimé qu'il y avait environ un millier de personnes ce midi devant le site à l'ancien hôpital Bordet. "La situation est plus structurée mardi matin qu'elle ne l'était la veille", a-t-il commenté. "Lundi, il n'y avait pas de file et on a dû attendre un renfort de la police avant de pouvoir ouvrir les portes. Aujourd'hui, on a des queues réservées aux personnes les plus vulnérables."

Au total, 699 réfugiés ukrainiens ont été enregistrés de vendredi à dimanche, durant les trois premiers jours d'ouverture du centre, et environ 740 sur la seule journée de lundi, a relevé Mme Ernould. Les personnes chargées des enregistrements travaillent à un rythme soutenu. Des interprètes sont présents en suffisance.

"Pour le moment, nous continuons de travailler sur ce site à Bordet, mais on peut imaginer que d'autres structures seront mises en place à court terme vu l'affluence des demandes", avance la porte-parole de l'Office des étrangers.

Cette dernière rappelle toutefois que la décision de créer ou non d'autres sites en Région bruxelloise ou ailleurs revient au cabinet du secrétaire d'État à l'Asile et la Migration Sammy Mahdi.


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