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Crimes de guerre en Centrafrique: perpétuité requise contre trois accusés

(Belga) Une peine de prison à perpétuité pour crimes contre l'humanité a été requise contre trois accusés par la Cour pénale spéciale (CPS), tribunal hybride de magistrats locaux et internationaux en Centrafrique. Ils sont accusés du massacre en 2019 de 46 civils dans des villages du nord-ouest, Koundjili et Lemouna.

La CPS, créée en 2015 par le gouvernement sous le parrainage de l'ONU, est chargée de juger les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis depuis 2003. Les trois accusés sont membres d'un des plus puissants groupes armés qui terrorisent les populations depuis des années, les 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation). Un des magistrats "s'est appesanti sur les nombreux témoignages recoupant les faits, permettant ainsi d'étayer les propos ayant mené à l'inculpation des accusés à savoir: les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité", selon un document de la CPS, et "a requis pour l'ensemble des accusés, une peine d'emprisonnement à perpétuité". Les travaux de la CPS ont été lancés en octobre 2018 avec les premières enquêtes. Cette cour spéciale est composée de juges et procureurs originaires de Centrafrique, de France, du Togo et de République démocratique du Congo (RDC). La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années, mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Elle a opposé dans les premières années des milices à majorité musulmane coalisées au sein de l'alliance Séléka, à d'autres - les anti-balakas -, dominées par les chrétiens et animistes. L'ONU accusant les deux camps de crimes de guerre et contre l'humanité. Elle se poursuit aujourd'hui entre des groupes armés rebelles, issus des Séléka et anti-balakas parfois réunis, et l'armée du président Faustin Archange Touadéra épaulée par des centaines de paramilitaires russes. (Belga)

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