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Une messe pascale clandestine: dans la nuit de samedi à dimanche, l'église intégriste Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris a célébré l'office en présence de quelques dizaines de personnes, entraînant la verbalisation du prêtre pour non-respect du confinement.
Les policiers ont été prévenus dans la soirée de samedi par des riverains de l'église, située dans le Ve arrondissement de la capitale, qui avaient entendu de la musique émanant des lieux, a indiqué une source policière, confirmant une information du Point.
A leur arrivée, les portes de l'église, connue pour son rite conservateur et notamment la messe en latin, étaient fermées. A minuit, une personne est sortie et a déclaré aux forces de l'ordre qu'il y avait effectivement une quarantaine de personnes à l'intérieur.
Les policiers ont pris contact avec le prêtre, qui a été verbalisé.
Les participants s'étant éclipsés, ils n'ont pu être verbalisés par les policiers, a ajouté une source policière.
Dans la retransmission vidéo de la vigile pascale (cérémonie liturgique prélude à la fête de Pâques) et visible sur YouTube, une trentaine d'ecclésiastiques, ainsi que des enfants de choeur, dont aucun n'était masqué ou ne respectait les gestes barrières, étaient présents dans l'édifice pour la messe dite en latin, rite qui a pratiquement disparu des diocèses de France.
Suivant le cours régulier du rite, l'eucharistie a ainsi été donnée de la main à la bouche à une dizaine de participants. Une procession et des moments de génuflexion, en rang serré, ont également eu lieu durant l'office. Aucun fidèle ne semblait en revanche présent dans les travées, selon les images retransmises en vidéo.
Sur YouTube, la paroisse de Saint-Nicolas-du-Chardonnet a également publié un message à ses fidèles, rappelant que "la retransmission vidéo de la messe dominicale ne remplace ni ne dispense de l'obligation d'assister physiquement à la messe pour ceux qui le peuvent", suivi d'un appel aux dons "pour aider dans ce projet".
- Stricte prière personnelle -
En ce week-end pascal inédit en France, les églises sont restées vides et les offices ont été diffusés à la télévision ou sur les réseaux sociaux pour les chrétiens restés confinés afin de lutter contre la propagation du coronavirus.
La paroisse de Saint-Nicolas du Chardonnet a notamment été rendue célèbre dans les années 1970 par l'occupation de force par des membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui n'est pas reconnue par l'Église. Ce mouvement est considéré comme "schismatique" par le diocèse de Paris.
Depuis le 17 mars, et l'entrée en vigueur du confinement, les messes ne sont plus dites en public. Les églises qui décident de garder leurs portes ouvertes invitent les fidèles à entrer pour une stricte prière personnelle, avec moins de 20 participants au total.
Les confessions doivent également respecter un mètre de distance, selon les recommandations adressées par le président de la conférence épiscopale, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, aux évêques de France.
En mars un prêtre avait écopé d'un rappel à la loi pour avoir célébré une messe, dans un camping privé en Isère, tandis que les treize fidèles présents avaient été verbalisés pour non respect du confinement lié au coronavirus.