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La France, informée par la police de Tournai, a lancé une opération qui a débouché sur la saisie d'importantes quantités de drogue et l'arrestation de plusieurs trafiquants dans la région de Lille. L'échange d'informations entre les deux pays porte ses fruits.
Les autorité judiciaires et policières de Tournai et de Lille ont tenu mercredi, au Palais de justice de Tournai, une conférence de presse concernant une opération commune qui a été menée dans le milieu de la drogue.
Depuis deux ans, Tournai est la plaque tournante d'un vaste trafic de stupéfiants qui, venant des Pays-Bas, est importé dans la région de Lille, puis revendue dans le Tournaisis.
Se dénommant la "Bande à Marteaux", ce réseau utilise régulièrement des mineurs d'âge qui transportent la drogue jusqu'à Tournai. Les stupéfiants sont ensuite revendus au départ d'un logement occupé par un toxicomane qui est rétribué en doses.
Depuis mai 2018, pas moins de 17 opérations ont été menées par la police du Tournaisis. Au total, 2kg d'héroïne, 500g de cocaïne, du cannabis, 10 véhicules et 12.000 euros ont été saisis. Ces opérations ont débouché sur l'interpellation de 88 suspects, dont 34 mandats d'arrêts, et le placement en IPPJ de 9 mineurs d'âge français. Devant le tribunal correctionnel de Tournai, certains des membres de la "Bande à Marteaux" ont écopé de 30 mois à 5 ans de prison ferme. En marge de leur territoire, les autorités tournaisiennes se sont rendues compte que ce trafic touchait également les villes de Mouscron, Menin, Ypres et Gand en Belgique mais aussi la région lilloise. "Sur base d'informations fiables de nos collègues belges, durant l'été dernier, une information judiciaire, puis une instruction ont été ouvertes au parquet de Lille. Le lundi 2 décembre, deux perquisitions ont été menées par une soixantaine de policiers dans la localité de Lincelles, dans la banlieue de Lille. Au total, 17kg d'héroïne, 165g de cocaïne, 500g de cocaïne et 16.000 euros ont été saisis. Trois personnes ont été inculpées. Deux majeurs de nationalité française ont été placés sous mandat d'arrêt et écroués. Il s'agit des têtes pensantes de l'organisation. C'est la première fois que l'on a une organisation avec la tête de réseau en France et la distribution en Belgique", a expliqué le commissaire Loïc Barbotte, de la sûreté départementale en France. "Seuls, on ne serait pas arrivé à bout de ce réseau transfrontalier. C'est un beau partenariat avec la France", commentait Philippe Hooreman, commissaire divisionnaire à Tournai. "Le travail de minutie de l'équipe du SER de Tournai (service d'enquête et de recherche) a été primordial", commentent pour leur part Frédéric Bariseau, 1er substitut, et Olivier Moulin, commissaire divisionnaire à Tournai.