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Après avoir quitté le palais royal, le Premier ministre Charles Michel était l'invité de Pascal Vrebos et il a répondu aux différentes questions de notre journaliste.
Pascal Vrebos: Le refus récent de la N-VA sur le Pacte migratoire a-t-il été la goutte d’eau qui a fait déborder la coupe des provocations. C’est votre honneur qui a été attaqué et votre parole donnée aux Nations Unies ?
Charles Michel: "Il est vrai que sur ce sujet, on a constaté une divergence de vue profonde parce que l’engagement de la Belgique a été exprimé et que la N-VA avait suivi en participant au processus de négociations. Le fait que plusieurs semaines plus tard, le parti nationaliste ait remis en cause la parole de la Belgique a donné lieu à une difficulté. Je regrette qu’on en soit arrivé là".
P.V.: Ce retournement de situation, était-il un chantage pour vous?
C.M.: "Je ne l’interprète pas comme ça. Je pense que sur ce sujet, il y a une différence profonde. J’ai la conviction que ce Pacte migratoire est important car il donne l’occasion d’avoir une meilleure coopération européenne et internationale. On parle d’un domaine dans lequel on doit travailler ensemble. Aucun pays ne peut résoudre cette question seul".
P.V.: Validez-vous que la N-VA n’ait jamais agité un chiffon rouge avant la crise ?
C.M.: "Non, la N-VA a reconnu qu’elle avait annoncé tardivement que ce dossier était devenu un dossier insurmontable pour eux."
P.V.: si ce pacte n’est pas contraignant, cette crise est surréaliste...
C.M: "Dans d’autres pays européens, il y a la même interprétation de la part de certains partis qui indiquent que selon eux, le pacte serait contraignant et serait mauvais. Mais dans le même temps, beaucoup de pays européens ont décidé de valider ce pacte en faisant une explication de vote pour mettre l’accent sur le caractère positif de ce pacte. J’ai encore mis cela en avant samedi soir, mais cela n’a pas été accepté."
P.V.: S’agit-il à présent d’un Michel 1 bis ou d’un Michel 2 ?
C.M.: "C’est une coalition suédoise qui se termine et c’est une coalition orange-bleue qui se met en place pour garantir la continuité et la stabilité dans l’intérêt des institutions et des citoyens. En veillant à mettre en l’avant-plan, dans les prochains mois, la nécessité d’une coopération avec le Parlement."
P.V.: Allez-vous demander la confiance du Parlement pour ce nouveau gouvernement ?
C.M.: "Je vais évidemment parler avec les différents responsables des groupes démocratiques sur le terrain du Parlement. Mais il est certain que d’un point de vue constitutionnel, je ne dois pas demander la confiance dans ces circonstances".
P.V.: Allez-vous faire une déclaration de politique générale ou pas ?
C.M.: "Nous allons devoir mettre en évidence qu’on va exécuter ce qui a été décidé. Des décisions ont été prises et elles seront soumises au Parlement. On verra si la N-VA changera de position sur celles-ci. Ce sera responsable et cohérent de leur part de ne pas changer de position. Les premières déclarations vont dans ce sens. On verra ce qu’il en sera".
Il poursuit: "Il est important pour notre pays que dans les semaines et les mois qui viennent, qu’on soit calme et responsable. Il y aura encore des négociations importantes entre les employeurs et les travailleurs sur la question du pouvoir d’achat et sur la marge salariale. Il y a le tax-shift qui donnera lieu à des baisses d’impôts supplémentaires à partir du mois de janvier. Il y a aussi le débat climatique qui est extrêmement important. Nous allons proposer au Parlement d’accentuer un certain nombre d’initiatives."
P.V.: Il y a aussi des nouveaux ministres, avec des secrétaires d’Etat qui deviennent ministre et des ministres qui ont encore plus de compétences. Maggie De Block reprend le portefeuille de Theo Francken.
C.M.: "Effectivement, il y a un conseil des ministres qui se réunira pour la première fois sous la forme orange-bleue ce dimanche à 15h. Tous les noms sont déjà choisis. Les trois ministres et les deux secrétaires d’Etat N-VA, sont remplacés par deux secrétaires d’Etat, un CD&V et un Open VLD, qui prennent des fonctions ministériels. C’est pour avoir un gouvernement concentré sur l’essentiel. C’est une coalition de priorités."