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Installée depuis 2000 à Han-sur-Lesse, la Maison de la Vie Paysanne et des Métiers oubliés vit ses dernières heures. Pierre, un habitant de Ave-et-Auffe, village voisin, regrette une telle situation. "C'est un musée magnifique qui va disparaître, tout comme les dizaines d'années et de recherches", regrette-t-il. Le lieu offre un véritable retour dans le passé en proposant une reconstitution de la civilisation paysanne et des métiers du siècle passé.
Depuis son installation dans la région il y a 7 ans, Pierre a multiplié les visites dans cet édifice chargé d'histoire. Lorsque des amis lui rendent visite, il s'improvise guide. "C'est un endroit à voir même si l'on n'est pas passionné. C'est une partie de l'histoire locale et même plus qui est amenée à disparaître", déplore-t-il.
Joseph Baijot, 79 ans, est le propriétaire de ce musée. Il y a 25 ans, il achète le bâtiment au nom de ses trois enfants. Rapidement, il le transforme en musée avec un but: faire découvrir aux visiteurs des métiers d'antan. "Pendant mon enfance, j'avais une grande famille. Nous n'avons pas connu l'abondance. Alors, j'ai voulu conserver les belles choses", témoigne-t-il. Cette collection, Joseph la commence à l'armée. Puis durant des années, il arpente les brocantes de Bruxelles à Paris, à la recherche du moindre objet susceptible de compléter sa panoplie. "Je n'ai reçu aucun don. J'ai tout acheté personnellement", explique-t-il.
Pendant près de dix ans, Joseph bénéficie d'un partenariat avec le Domaine des Grottes de Han. Mais le Domaine a finalement décidé d'y mettre un terme. "J'ai toujours été très content de notre partenariat. Sans eux, ça va être compliqué", regrette-t-il. Jusqu'à présent, entre 50.000 et 60.000 personnes visitaient le musée chaque année. Parmi eux, la plupart venait après avoir visité le Domaine des Grottes. Ce dernier reversait ensuite à Joseph la somme de 1,20€ par client, nous explique-t-il. Désormais, Joseph ne pourra plus compter sur cette rétribution qui lui permet de faire fonctionner sa galerie. Après avoir longuement réfléchi, il a donc décidé de raccrocher. "À bientôt 80 ans, c'est le cœur lourd et rempli d'émotion que j'ai décidé de vendre", souffle-t-il. Avant d'ajouter: "C'est difficile".
Résigné, Joseph nous explique que son bâtiment est à vendre, tout comme sa collection. "Pour profiter une dernière fois de la magie qu'offre ce musée, je vais proposer une entrée gratuite pour tout le monde durant un week-end", explique-t-il. Dimitri, le conservateur employé depuis 17 ans, doit également dire 'au revoir' à ce lieu chargé d'histoire.