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Les citoyens ont envoyé près de dix millions de messages à l'adresse suspect@safeonweb.be en 2023, contre six millions l'année précédente, indique mardi Safeonweb, le service officiel fourni par le Centre pour la cybersécurité Belgique (CCB).
Grâce à ces informations, le CCB a pu détecter plus de 1,2 million de liens suspects. Les internautes moins attentifs qui cliquent sur un tel lien sont redirigés vers une page d'avertissement et ne sont donc pas victimes d'une escroquerie.
"Nous tenons à remercier tous ces citoyens dévoués et à les encourager à continuer à transmettre des messages", a souligné Miguel De Bruycker, directeur général du CCB. "Les informations transmises par les citoyens nous aident à détecter rapidement les messages suspects".
L'année 2023 a été marquée par la percée du "quishing", soit l'hameçonnage via les codes QR. La différence avec le phishing est que le lien dans le message suspect est remplacé par un code QR, explique le centre. "Cependant, le résultat est le même: vous êtes dirigé vers un site web suspect où l'on vous demande de saisir vos données, ce qui est particulièrement dangereux pour les utilisateurs inattentifs. En effet, lorsque vous scannez un code QR, vous ne pouvez pas détecter immédiatement vers quel site web il vous mènera. Il est donc plus difficile de vérifier l'URL".
Ce sont toujours les mêmes messages qui reviennent chaque année
Par ailleurs, l'année dernière, un nouveau message a fait surface, avec comme sujet "Rencontrez une fille ukrainienne aujourd'hui". Malgré tout, beaucoup de "revenants" sont réapparus. Le CCB a en effet constaté, de manière "frappante", que ce sont "toujours les mêmes messages qui reviennent chaque année". Ceux qui semblent provenir des services gouvernementaux remportent d'ailleurs la palme dans ce domaine, signale l'organisme.
"Les banques, les fournisseurs d'accès à Internet et la plateforme d'authentification Itsme sont constamment imités par les criminels, de même que tous les services postaux et les boutiques en ligne bien connues". Les messages semblant provenir de la police fédérale ou d'Europol, qui intimident les victimes en prétendant qu'ils apparaissent dans une enquête sur les mœurs, ont également obtenu un score très élevé.
Enfin, l'année 2024 ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices, avance le CCB, qui craint qu'avec les progrès des différentes applications liées à l'IA, les messages d'hameçonnage "deviennent de plus en plus crédibles". "La lutte contre les escroqueries par hameçonnage n'est certainement pas terminée", conclut-il.