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La vidéo d'un agent pénitentiaire avec un détenu diffusée sur les réseaux interpelle: "C'est une grosse faute"

Sur les images d'une vidéo que RTL info s'est procurée, on distingue un agent pénitentiaire qui se laisse filmer et qui s’amuse avec un détenu sans confisquer son smartphone. Cela pose question alors que de nouvelles mesures de détections des GSM en prison ont récemment été annoncé. 

Sur le réseau social Snapchat, une vidéo récemment filmée interpelle: on y voit un homme, vraisemblablement un agent portant le logo de l’administration pénitentiaire, plaisanter et se laisser filmer par un détenu. De premières informations nous indiquent que la séquence a été enregistrée dans la prison de Haren; l'administration pénitentiaire dément et affirme que ces images ont été tournées dans un hôpital, où le gardien était en mission de surveillance médicale.

"A l’intérieur ou à l’extérieur de la prison, cela ne change pas grand-chose. On peut croiser des détenus qui sont en permission de sortie cela arrive même très souvent on reste quand même professionnel. La déontologie précise bien qu’on ne fraternise pas avec un détenu", commente Jérome Michez, vice-président Sypol-EPI.

Le comportement de ce gardien interpelle les syndicats. "Cette complicité entre le détenu et le collègue, c'est interpellant. C'est une grosse faute, c'est de la complicité, car il voit bien le GSM et il ne dit rien", poursuit Jérome Michez. 

Contactée, l’administration précise que des mesures nécessaires ont été prises, mais qu'elle ne communique pas sur les situations individuelles. "Une vidéo avec un objet prohibé, ça donne une image horrible pour le métier". 

"L’agent concerné n’a pas à s’exhiber, se laisser filmer et qu’on transmette ça sur les réseaux sociaux. On a quand même une certaine éthique de rigueur à avoir. Je trouve ça lamentable et triste", indique, quant-à lui, Daniel Delbart, dirigeant responsable Sypol - EPI.

En fin de l’année dernière, le ministre sortant de la Justice Paul Van Tigchelt annonçait de nouvelles mesures concernant la détection des téléphones en prison.

Seulement, courant du mois de janvier, de nouvelles vidéos ont été publiées, notamment par un détenu de Haren qui exhibe des pains de résine de cannabis ou qui plaisante avec d’autres après des fouilles infructueuses des agents pénitentiaires. "Une minorité de ces utilisateurs de téléphone en détention qui va continuer à délinquer. La plupart des détenus qui ont des téléphones l'utilisent pour passer le temps ou passer des appels vidéos", note Jonathan De Taye, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles. 

Cette année, 22 nouveaux détecteurs d’ondes de GSM de type "sweeping" doivent être mis en service et utilisés dans les prisons du royaume. 

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