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Une mobilisation réunissant plusieurs centaines de personnes a empêché mercredi matin l'expulsion prévue de 80 personnes occupant un bâtiment vide dans la commune d'Ixelles. L'expulsion, qui devait avoir lieu dès 09h00 à la suite d'une requête judiciaire introduite par le propriétaire, a finalement été annulée au vu de l'ampleur du rassemblement.
Dès 08h00, la foule - près d'un millier personnes, selon le collectif Rockin'Squat - s'est amassée devant les portes de cette ancienne maison de repos. Situé avenue de la Couronne, le bâtiment abrite 80 personnes, dont trente enfants, depuis fin janvier. En musique, les manifestants ont fait savoir "qu'ils ne lâcheraient rien". "Nous boxons contre l'expulsion", arborait une banderole.
Une première expulsion devait avoir lieu le 19 mars dernier. Elle avait toutefois pu être reportée au 7 juillet à la suite d'un accord conclu in extremis entre la commune d'Ixelles et l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile (Fedasil), futur locataire du bâtiment.
Le propriétaire (un privé) avait finalement décidé de changer de cap quelques jours plus tard, entamant une requête unilatérale auprès du tribunal de première instance et rendant l'accord caduc. La décision rendue par le tribunal condamne ainsi la zone de police à payer des astreintes de 5.000 euros par jour où elle ne prête pas assistance au huissier pour mener à bien l'expulsion, et cela dès mercredi.
"Toutes ces personnes ont en commun d'être en situation de précarité et de ne pas avoir de solution de relogement. Si l'expulsion avait eu lieu, elles se seraient toutes retrouvées à la rue", a expliqué Nael Daïbes, responsable du collectif Rockin'Squat.
Le huissier de justice, des agents de police ainsi que le bourgmestre d'Ixelles, Christos Doulkeridis, étaient sur place. "Toute tentative d'expulsion par les forces de police aurait mené à un risque d'émeute", a expliqué le bourgmestre.