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Un nouvel outil pour analyser les traces de sang sur les scènes de crime: "Auparavant, ça nous prenait des semaines"

La KU Leuven et la police fédérale ont présenté une nouvelle méthode d'analyse des taches de sang sur les scènes de crime, à la pointe de la modernité. L'outil s'appelle "Hemovision" et il permet de modéliser les projections de sang en 3 dimensions.

Quand ils sont appelés sur une scène de crime, les enquêteurs sont souvent confrontés à des taches de sang, des traces dont l'analyse peut prendre du temps. D'où l'intérêt de cette nouvelle technique unique en Europe, présentée aujourd'hui par la police fédérale et la KUL, l'université de Louvain. Une méthode qui permet d'accélérer et de faciliter l'analyse des scènes de crime.

Une scène de crime factice, des projections de sang un peu partout, synonyme d'un potentiel meurtre avec violence. La police scientifique possède une pièce qui leur permet de perfectionner leurs techniques. La plus connue, la méthode dite des ficelles.

"Ma collègue, ce qu'elle va faire pour chacune de ces projections, c'est déterminer l'orientation de la projection au moment où elle touche le mur" explique Géraldine Derave, morphoanalyste des traces de sang. 

Mais cette méthode, elle a ses inconvénients : "C'est un travail assez fastidieux. Qui plus est, comme on travaille longtemps sur les traces et qu'on doit manipuler à proximité des traces, on risque aussi beaucoup de contamination".

"Il fait le lien entre la forme de la tache de sang et son point d'impact"

Ce temps est presque révolu grâce à un nouvel outil révolutionnaire. Des mires en noir et blanc remplacent les ficelles, elles renvoient des informations lors de la prise des photos. Un logiciel utilise ensuite ces données pour modéliser les projections de sang en 3 dimensions.

Philip Jolis, chercheur à la KUL est à l'origine de cet outil unique en Europe, "HemoVision". Ce système, il "utilise des algorithmes intelligents qui analysent les échantillons sanguins. Il gère 400 à 500 gouttes de sang et détermine les directions des projections" dit-il. 

Et comment il fonctionne ? Simplement, "il fait le lien entre la forme de la tache de sang et son point d'impact".

HemoVision a déjà fait ses preuves dans une quinzaine d'affaires criminelles. Pour les experts, il permet d'être plus efficace sur le terrain, mais pas seulement.

Un résultat plus visuel pour les assises

Pour Géraldine, il permet "de rendre nos résultats beaucoup plus visuels aux juges d'instruction, aux enquêteurs, et puis par la suite lors des assises, on peut très rapidement, en quelques images, montrer des résultats très parlants, plutôt que de grandes démonstrations ou de grandes explications sous forme de procès-verbal".

La police scientifique estime que cela peut accélérer le travail des enquêteurs. "Dans les deux jours après les constatations sur les scènes des crimes, nous pouvons donner une idée aux enquêteurs et aux magistrats. Auparavant, ça nous prenait des semaines, des mois" raconte Sabine Gauquie, directrice de la police fédérale technique et scientifique.

L'objectif est d'utiliser cette méthode d'analyse dans les scènes de crimes les plus délicates.
 

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