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Première mondiale: la Belgique accorde un statut social aux travailleuses et travailleurs du sexe

Dès demain, la Belgique sera le tout premier pays à octroyer un statut social aux travailleuses et travailleurs du sexe. Une réelle avancée qui va leur permettre d'avoir un contrat de travail et tous les avantages qui y sont liés.

Dès demain, les prestations du sexe pourront être encadrées par un contrat de travail similaire à n'importe quel autre emploi. Une réelle avancée positive pour le secteur avec de nouveaux droits. "Tout ce qui concerne le droit d'accès à la sécurité sociale, avoir accès à la pension, avoir accès aussi quand la personne est malade, elle peut introduire un certificat médical et avoir le droit à la santé et à prendre soin d'elle. Également aussi des dames qui sont enceintes qui pourront être écartées", explique Isabelle Jaramillo, coordinatrice de l'ASBL Espace P.

Jusqu'ici, le secteur était dans le flou

Le travail du sexe était toléré, sans toutefois être reconnu. Ce nouveau statut devrait donc aussi permettre de réduire la stigmatisation de ce secteur et de réduire les éventuelles violences ou abus. "Auparavant, chaque personne qui embauchait quelqu'un pour faire du travail du sexe, était un proxénète selon la loi, explique Daan Bauwens, directeur de l'Union des Travailleur·euses du sexe (UTSOPI). Mais, la loi n'était pas appliquée. Cela veut dire que c'était la porte ouverte à l'exploitation. Désormais, il sera possible légalement d'embaucher une personne en respectant des normes minimales". Avec aussi l'application de la règle des 4 libertés : refuser un client, arrêter un acte sexuel à tout moment, choisir ses pratiques et prétendre à sa propre sexualité.

Inclure le travail de rue

Pour les associations, il faudra poursuivre le travail, car ce statut ne concerne pas encore tout le monde. "Pour le travail de rue, cela reste à l'appréciation des instances communales, donc là aussi, il faudra travailler avec les communes, car elles ont parfois des politiques tellement répressives que ça pousse les gens qui exercent à la clandestinité, éclaire Isabelle Jaramillo, coordinatrice de l'ASBL Espace P. Et la clandestinité est la porte ouverte à toutes les dérives, dont l'exploitation et la traite d'êtres humains".

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