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Ponctualité des trains: le bilan de 2022 est tombé et il n'est pas bon

La ponctualité des trains a plongé sous les 90% l'année dernière, pour la première fois depuis 2018, ressort-il des chiffres publiés vendredi sur le site web Open Data d'Infrabel, gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire. Le mois de décembre 2022 a été particulièrement touché par les retards et suppressions de trains avec les chiffres les plus mauvais depuis novembre 2018.

Pour toute l'année 2022, le taux de ponctualité était de 89,2%, contre 92,6% l'année précédente. Cela signifie que plus d'un train sur 10 avait au moins 6 minutes de retard à l'arrivée. Plus de 44.000 trajets ont par ailleurs été annulés l'an dernier.

C'est donc au mois de décembre 2022 que la ponctualité a été la moins bonne (84,8%). Le mois de janvier 2022 a été le meilleur de l'année (93,6%). Le mois de décembre est également celui où l'on a enregistré le plus grand nombre de trains supprimés (5.665, soit 5,7% de l'ensemble des trains). Le mois d'août est celui qui a connu le moins de suppressions (2.563, 2,7%).

Les origines de ces retards

Selon les données du site Open Data, 40,8% des retards sont attribués à des tiers, 34,8% à la SNCB, 20,2% à Infrabel et 3,9% à d'autres opérateurs. En décembre 2022, 47,3% des retards ont été attribués à la SNCB.

En février, le réseau ferroviaire a été particulièrement touché par la tempête Eunice qui avait balayé la Belgique. Pour la seule journée du 18 février, 24.311 minutes de retard ont été enregistrées. Par ailleurs, 4.121 trains ont été supprimés ce mois-là, soir 4,5% de l'ensemble des trains.

La SNCB pointe un matériel vieillissant et un manque de personnel

"Ce n'est pas bon. Nous le savons. Cela doit s'améliorer et nous faisons tout en ce sens", a réagi Frédéric Petit, porte-parole du gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire Infrabel. "Mais les investissements dans l'infrastructure prennent tout simplement du temps". Infrabel pointe aussi l'effet cumulatif d'un incident à l'infrastructure. "Un retard pour un bris de caténaire en pleine heure de pointe fait augmenter rapidement les retards".

Le système ferroviaire est sous pression, confirme de son côté la SNCB qui évoque, entre autres, les nouveaux trains à double étage commandés à Alstom qui se font attendre. Dès lors, l'entreprise ferroviaire publique doit utiliser du matériel plus ancien. "Et il est plus sensible aux pannes", selon le porte-parole Dimitri Temmerman. "Nous sommes aussi toujours confrontés à une pénurie de personnel, même si nous recrutons beaucoup, y compris en 2023".

Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), juge insatisfaisante la ponctualité des trains qu'il veut voir s'améliorer à l'avenir. Pour M. Gilkinet, les résultats ne sont pas satisfaisants, même s'ils sont en partie imputables à des événements sur lesquels la SNCB et Infrabel n'ont pas prise, reconnaît-il. Face à ce constat, le ministre pointe vendredi une série de mesures qui ont été prises par le passé pour améliorer la ponctualité des trains: des engagements plus rapides, des changements dans la gestion du trafic, la stabilisation de l'offre de trains, la commande de nouveaux matériels et des investissements dans le réseau ferré. Selon lui, des mesures sur le long terme doivent également à contribuer à améliorer la situation. "A long terme, les nouveaux contrats entre les sociétés ferroviaires et le refinancement qui y est associé pour les dix prochaines années devront contribuer à l'amélioration structurelle de la fiabilité du service grâce à un meilleur réseau et le renouvellement de la moitié du matériel roulant".

Dans ces futurs contrats, le financement de la SNCB et d'Infrabel dépendra partiellement de la concrétisation des objectifs fixés par le gouvernement, notamment en termes de ponctualité, selon le ministre.

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