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"On n'est pas sorti de l'auberge, mais les nouvelles sont bonnes": Damien Ernst fait le point sur la crise énergétique

Les prix du gaz sont fortement descendus par rapport aux pics qu’ils ont atteints durant l’été. Pour expliquer cette chute des prix, le professeur d’économie à l’Université de Liège, Damien Ernst, relève plusieurs causes.

"Il y a différents facteurs. Le premier est que l’Europe a réussi à attirer des bateaux remplis de gaz liquide pour remplacer le gaz russe", souligne l’expert.

"Le deuxième facteur est une météo excessivement clémente. On a des températures qui sont dix degrés au-dessus de la moyenne actuelle, c’est-à-dire que la charge chauffage, qui consomme beaucoup de gaz, en consomme terriblement peu.

"Troisième bonne nouvelle : il y a beaucoup de vent pour le moment, ce qui nous permet de produire pas mal d’électricité avec les éoliennes plutôt qu’avec les centrales au gaz."

"Dernier point : on a vu les prix très élevés casser la demande de gaz de manière très significative. On a maintenant un retour des prix du gaz vers des niveaux plus ou moins acceptables."

Si les prix du gaz sont nettement moins élevés que cet été où ils ont côtoyé les 300 euros, Damien Ernst rappelle qu'ils sont encore loin de leur taux d'avant crise. "Le prix reste encore élevé, entre 75 et 80 euros par mégawattheure, contre 25 auparavant, mais on peut espérer que ça descende encore jusque 60 ou 40 euros du mégawattheure."

Est-on sorti de la crise ?

"On est toujours dans une crise énergétique, mais au mois d’août on était dans une crise énergétique apocalyptique. Ici, c’est 'juste' une crise énergétique", précise encore l'expert. "Ça va rester difficile pour les entreprises européennes. On n’est pas encore sorti de l’auberge, mais les nouvelles sont bonnes. D’autant plus bonnes qu’on a observé cette semaine que nos réserves de gaz augmentent alors que d’habitude, au mois de décembre, elles diminuent."

"La situation va rester difficile, mais je ne vois plus de scénario apocalyptique, sauf événement extrême, sur les 16 ou 18 mois à venir", conclut-il.

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