Partager:
Il y a tout juste un an, démarraient les premières actions des agriculteurs en Belgique. Ils revendiquaient notamment de meilleurs revenus et une simplification administrative. Un an plus tard, quel est le bilan de ces manifestations ? Sont-ils toujours en colère ? Un an plus tard, voici où en sont Baptiste et Olivier, présents lors de ce mouvement.
Plus d’un millier de tracteurs dans la capitale. Bruxelles en partie paralysée, il y a un an.
Quatre jours plus tôt, c’est l’échangeur de Daussoulx, qui est pris d’assaut par des centaines d’agriculteurs. Dans ces blocages d’envergure, nous rencontrons le jeune Baptiste Piron et Olivier Gathy. "On va commencer par les revenus, car lorsqu'on a commencé les comptes, ce n'était pas très bon", déclarait Baptiste."Aujourd'hui, dans ma génération d'agriculteurs, il va falloir que même le chef d'exploitation ait une autre source de revenus pour vivre", indiquait de son côté Olivier.
Cela pèse fortement sur le moral
Aujourd’hui, nous les retrouvons chacun dans leur exploitation, loin de l’agitation des manifestations. Mais avec un même sentiment d’amertume. Pour Olivier, le constat est toujours aussi morose qu'il y a un an. Du côté d'Olivier, on se veut plus optimiste. "Avec ma compagne, nous venons d'avoir un enfant. D'un point de vue privé, tout va bien. Mais d'un point de vue professionnel, cela pèse fortement sur le moral."
Ils partagent néanmoins le même premier constat : celui de ne pas mieux gagner leur vie. "La politique de prix n'a pas beaucoup évolué en un an. Et en plus de ça, la météo a été exécrable", constate Baptiste. "Parce que le prix de la viande a augmenté, on a un peu plus de revenus. Mais, proportionnellement, à la perte due à la maladie de la langue bleue, c'est inestimable. L'augmentation est donc gommée", analyse Olivier.
Les promesses ont-elles été tenues ?
Une mesure a été annoncée suite aux actions, celle de la mise en place d’indicateurs de prix. Calculés sur la base des coûts de production, ces prix de vente de référence doivent pousser le secteur agroalimentaire et la grande distribution à proposer un revenu juste aux agriculteurs. "Concrètement, aujourd'hui, rien n'est encore sorti de ces indicateurs de prix. On vend encore et toujours à perte, comme il y a un an."
L'autre promesse concernait la simplification des démarches administratives. Là aussi, ils s’impatientent. "Ils ont des idées pour le faire, mais rien n'a été mis en œuvre concrètement. Là, cela fait un mois que je ne fais que ça."
Des changements tout de même depuis leur mobilisation. Notamment, plus de souplesse dans le calendrier à respecter pour la gestion des cultures, par exemple. Aussi, l'obligation de ne pas commercialiser une partie des terres …. Qui a été annulée.
On n'a pas le choix de garder espoir
Olivier, lui, se veut optimiste. "Il y a de nombreux dossiers sur la table. Petit à petit, ils vont sortir, je garde donc de l'espoir. On n'a pas le choix de toutes façons, sinon on ne dort plus de la nuit".
Pour Baptiste, "il n'y a aucune certitude, on a que des doutes. On ne sait pas si les choses vont s'améliorer."
Olivier Gathy s’inquiète surtout pour les jeunes agriculteurs. Pour Baptiste. Pour son fils aussi, Pierre, qui a pour projet de reprendre la ferme familiale.