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L'Institut Vias dévoile ses chiffres alarmants sur les accidents avec délit de fuite: "Les sanctions sont extrêmement lourdes"

Selon une récente analyse de l'Institut Vias, un accident corporel sur huit implique un délit de fuite. Chaque semaine, 92 accidents de la route avec délit de fuite se produisent (moyenne de l'année dernière).

Ce sont des chiffres préoccupants. Dans une récente analyse, Vias a publié quelques statistiques sur les délits de fuite en Belgique. En 2023, il y a eu 4 799 accidents avec délit de fuite, ce qui marque une hausse de 9 % en 10 ans (4 799 en 2023 contre 4 400 en 2014).

Concrètement, cela signifie qu'en Belgique, chaque semaine, il y a 92 accidents avec blessés ou tués où l'auteur prend la fuite. Parmi ces accidents, 19 personnes ont perdu la vie et 5 266 ont été blessées.

Plusieurs profils

Les raisons qui poussent une personne à commettre un délit de fuite peuvent être multiples, comme l'explique Shirley Delannoy, chercheuse à l'Institut Vias. "Il peut s'agir par exemple de personnes sous l'influence de l'alcool qui ne réalisent pas qu'elles ont causé un accident. D'autres peuvent volontairement prendre la fuite parce qu'elles sont en défaut de permis ou d'assurance. Enfin, il y a aussi des personnes avec un casier judiciaire qui cherchent à éviter des sanctions supplémentaires en prenant la fuite".

Quelles sanctions ? 

Dans le cas d'un accident sans blessés, l'auteur d'un délit de fuite encourt une peine de prison de 15 jours à six mois et une amende de 1 600 à 16 000 euros. En revanche, si la victime est blessée ou décédée, les sanctions peuvent être beaucoup plus sévères : une peine d'emprisonnement de 15 jours à 3 ans (ou 4 ans en cas de décès) et/ou une amende de 3 200 à 40 000 euros. De plus, le juge peut décider d'imposer une déchéance du droit de conduire allant de 8 jours à 5 ans, voire à vie.

Malheureusement, malgré ces peines sévères, elles ne parviennent pas toujours à modifier les comportements. "Les sanctions aujourd'hui sont extrêmement lourdes, mais cela n'influence pas nécessairement tous les comportements puisqu'on observe une augmentation des délits de fuite", ajoute Shirley Delannoy.

Il est important de rappeler que la récidive dans les 3 ans entraîne un doublement de l'amende et une déchéance du droit de conduire d'au moins cinq ans. De plus, en cas de retrait de permis, le juge peut ordonner la nécessité de repasser un examen théorique ou pratique pour retrouver le droit de conduire.

Des tests médicaux (comme des prises de sang) et psychologiques peuvent aussi être exigés, ainsi qu'un suivi éventuel d'une formation éducative dispensée par Vias.

 


 

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