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L’été de deux Namurois dans les années 60: "Mes grands-parents passaient des heures à décortiquer des crevettes"

Chaque matin, on se remémore les plus anciens souvenirs de vacances, avec Bérengère Devos. Elle vous propose ce vendredi un retour dans les années 60, les regards croisés d'Alain et Piou sur les étés qu'ils ont passé ensemble.  

Ils sont nés à peu près au même moment, au même endroit, à Namur. Alain en 1953, Piou un an plus tard. Et leurs souvenirs d'été à tous les deux reflètent très bien les étés des Belges dans les années 60. D'abord la découverte du littoral, mais chacun sa station.

"C'était sacré l'été, c'était la mer, c'était Blankenberge, c'était près du phare, c'était près du port, c'était pas ailleurs. On partait un mois avec un groupe d'amis namurois, on se retrouvait tous à Oostduinkerke", raconte Piou.

Les habitudes des deux familles se ressemblent. "On allait pêcher des crevettes et on faisait du cuistax. Moi j'étais le seul garçon avec huit filles, je vendais les fleurs en papier", témoigne Piou.

"Moi je me souviens des crevettes, parce que c'était pas épluché à l'étranger. Donc c'était la joie de mes grands-parents, c'est d'acheter des crevettes à pleine de poignées et alors les décortiquer. Donc ils passaient des heures et des heures à décortiquer les crevettes. Je vous dis pas, pour avoir quatre tomates farcies aux crevettes, ça occupait quasiment tout l'après-midi", dit Alain.

Une fois revenu à Namur, c'est au même endroit qu'ils passent le plus clair de leur été.

"Alors on avait la chance d'habiter à Namur, à la Citadelle. On jouait au tennis, le club était à 500 mètres, donc on passait notre temps à aller jouer au tennis, à faire des balades à vélo", décrit Piou. "La Citadelle était notre jardin. On avait des souterrains dans lesquels on pouvait aller, qui étaient tout à fait abandonnés. Il y avait des casemates, on avait nos salles de jeu, on avait inventé un jeu qu'on appelait le Grand Jeu, qui était une espèce de cache-cache dans toute la Citadelle. Et on était vingt à faire ça."

"Quand il pleuvait, c'était les souterrains. Ou alors le Fort d'Orange, que personne ne connaît parce qu'il est caché derrière le Parc attractif. Mais nous, c'était notre grand domaine de jeu. Notre Fort Boyard à nous, c'était le Fort d'Orange en fait", poursuit Alain.

Et puis à vingt ans à peine, l'un comme l'autre découvre le monde de leurs propres ailes.

"Alors je me suis fait le Portugal, tout seul", raconte Piou.

"C'était juste après les études supérieures. On était partis en Grèce, mais en voiture. Complètement improvisés, c'était au jour le jour. Donc c'est finalement les vacances les plus folles", se souvient Alain.

Aujourd'hui, ils se sont perdus de vue, mais ils ont dans le regard la même lueur quand ils évoquent leurs souvenirs d'été.

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