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Les steaks de protéines végétales sont devenus ces dernières années des biens de consommation courante. Ils ont été améliorés pour nous séduire. Mais que contiennent-ils vraiment ? Sont-ils meilleurs pour la santé ?
Aujourd’hui, les produits végétaux sont partout, dans les rayons des magasins et même dans vos assiettes. Ils peuvent aussi prendre la forme d’une viande, de la couleur à la texture. Les industriels tentent de séduire de plus en plus de consommateurs. "Je suis habituée maintenant, donc je préfère", nous dit une amatrice.
Trois Belges sur 10 sont devenus flexitariens, c'est-à dire qu'ils consomment peu de viandes. Le steak végétal est l’un des produits qui se retrouvent le plus souvent dans nos assiettes. "Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas une habitude non plus pour moi", lance une consommatrice.
Il n’y a pas de raison de devoir faire un compromis sur sa santé
Sont-ils pour autant bons pour notre santé ?
Nous avons posé la question à Julie Frère, porte-parole de l’organisation de consommateurs Test achats. "Il suffit de regarder la liste des ingrédients qui est très longue : colorants, additifs. Et on voit que c’est un produit qui est ultra transformés. D’ailleurs, on l’a vu dans le test qu’on a mené. 15 des 20 burgers végétariens analysés, sont ultra transformés", pointe-t-elle.
Il y a trop de gras, trop de sucre ou encore trop peu de vitamine B12. Test achats conseille de n’en consommer qu’une fois par semaine.
"Il faut regarder le burger dans son ensemble. Est-ce que oui ou non il a un équilibre nutritionnel qui est favorable pour le consommateur ? Aujourd’hui, il n’y en a que trois sur les 20 analysés qui offrent toutes ces garanties et donc il n’y a pas de raison aujourd’hui de devoir faire un compromis sur sa santé", estime Julie Frère.
Mais qu’en pensent les industriels ?
Nous avons fait plusieurs demandes et impossible de rentrer dans leurs usines.
Une seule entreprise a accepté de nous envoyer des images. Située en Wallonie, elle s’est lancée dans la fabrication d’alternatives végétales début 2022. La base de leur burger : la protéine de pois, non allergène et adapté au climat de notre pays, à la différence de la protéine de soja.
"On évite effectivement l’ultra transformation. D’une part, parce qu’on utilise la protéine de pois qui est extraite par des procédés mécaniques, plutôt que des procédés chimiques. Donc, ça c’est la première chose. Et puis, la deuxième chose, c’est qu’on utilise pour les graisses de l’huile de colza, première pression à froid", souligne une responsable.
L’entreprise l’assure : plus de 90 % des ingrédients sont locaux ; pas de colorants artificiels, mais bien naturels.
Autre argument : leur bilan carbone. C’est ce que défend aussi une autre marque belge qui a accepté de répondre à nos questions. Leur burger est aussi à base de protéine de pois. "On dit que chaque repas où on consomme une alternative, plutôt que de la viande, on a deux kilos de CO2 de moins qui est émis", explique Alexia Defauw, la responsable marketing.
Un conseil: lire les étiquettes
Mais qu’en est-il de la composition de leurs substituts végétaux parfois pointés du doigt ?
La marque dit s’améliorer constamment. "On regarde très fort le Nutriscore, donc on ne développe que des produits qui sont Nutriscore A et on va toujours regarder les ingrédients les plus locaux possibles", ajoute-t-elle.
Le Nutriscore est un outil intéressant. Mais il ne prend pas en compte le degré de transformation des aliments.
Selon Nicolas, diététicien, il faut aussi lire la liste des ingrédients : "Il faut privilégier le fait maison, le simple. Ou quand on achète des produits, des listes d’ingrédients courtes, voire être attentif au Nutriscore par exemple qui va résumer certaines caractéristiques nutritionnelles. Et si on s’y connaît un petit plus, lire les étiquettes, regarder la teneur en sel, en acides gras saturés et en additifs".
Tous les professionnels l’assurent : il faut réduire sa consommation de viande. Ils recommandent donc de cuisiner des produits bruts comme des lentilles, haricots fèves, encore plus riches en nutriments, et moins cher pour la consommation.