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Les auteurs de faits graves ne sont pas tous en prison: nous avons visité le centre qui accueille les personnes internées

En Belgique, tous les auteurs de faits graves ne vont pas forcément en prison. Cela dépend de leur profil psychiatrique. Certains sont parfois internés au lieu d’être emprisonnés.

Dans notre pays, il n’y a qu’un seul établissement consacré à ce type de personnes, il est situé à Paifve, en province de Liège. C’est beaucoup trop peu, la Belgique ne respecte d’ailleurs pas la Déclaration des Droits de l’Homme en la matière. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a déjà condamné la Belgique à plusieurs reprises.

Vu d’extérieur, le centre de Paifve ressemble à s’y méprendre à une prison. 204 personnes ayant commis des faits graves s’y trouvent, mais comme ils sont reconnus irresponsables de leurs actes, ils y sont sous le statut 'd’internés'. Ils sont donc des patients à soigner.

"Certains sortent via un projet avec un établissement extérieur, certains sortent pour retourner en famille, d’autres n’en sortent pas. Nous avons des profils extrêmement problématiques qui empêchent de voir un projet vers l’extérieur à long terme", détaille Jean-Claude Carpentier, le directeur. Par mois, ce sont cinq internés qui sortent, pour un essai ou définitivement.

Le manque d’établissement de ce genre est criant dans notre pays, 800 personnes internées qui se trouvent dans des prisons alors qu’ils devraient bénéficier d’un encadrement spécifique.

Un encadrement pas toujours médical, tous les internés n’ont pas besoin de médicament, mais principalement avec des psychologues, des éducateurs, des assistants sociaux et également… Natagora !

L’organisme de protection de la nature a permis la mise en place d’un jardin de 7000 m² à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement. Un lieu de ressourcement, au service du processus thérapeutique. "Les patients sont toujours très détendus de venir, on n’a jamais eu de problème", rapporte Eric Dubois, coordinateur "nature pour tous" pour Natagora. "Les premiers plaisirs qu’on a pu voir c’est observer les premiers oiseaux qui venaient et récolter les premiers fruits, ça a été vraiment que du bonheur pour eux."

 La Belgique semble enfin prendre ce problème à bras-le-corps et trois nouveaux établissements de ce genre devraient voir le jour d’ici 2027.

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