Partager:
Le nombre de bénéficiaires du revenu d'intégration social est en hausse : depuis 20 ans, la part de la population qui bénéficie de ce revenu a plus que doublé.
Un constat dans les trois régions du pays, même si la hausse est plus forte à Bruxelles et en Wallonie. Une situation qui n'est pas propre aux grandes villes : tous les CPAS sont confrontés à des demandes d'aides en nette progression.
A La Bruyère, le nombre de RIS a été multiplié par 10 en 20 ans ! Il se stabilise désormais depuis 2018, mais reste très important pour cette commune rurale en périphérie de Namur.
Le nombre de bénéficiaires augmente et le type de profils aussi : les jeunes, les personnes avec emploi, les femmes seules avec enfant(s) poussent davantage les portes des CPAS aujourd'hui qu'il y a 20 ans.
Personne ne veut aller au CPAS
Une situation qui inquiète, d'autant que les budgets des CPAS ne suivent pas toujours. "Malheureusement, cette augmentation ne m'étonne pas", explique Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté.
"Elle est liée aux évolutions institutionnelles et structurelles de la manière dont le pays gère les droits des gens. Il faut renforcer la sécurité sociale, faire confiance aux gens, croire qu'ils ont envie de faire quelque chose dans la vie et proposer du travail de qualité. Puis il y a bien sûr eu les crises, les crises sanitaires et de l'emploi. Il y a du travail aujourd'hui mais lequel ? A quel condition, de quelle qualité ? Est-ce que la santé le permet ?", s'interroge Christine Mahy.
"Personne ne rêve de ce revenu, ce n'est pas un rêve en soit", continue-t-elle. "Personne ne le veut à vie, pour bien vivre. Si même il y a un maigre pourcentage qui pense cela, la majorité large des gens n'ont aucun désir de pousser la porte du CPAS".
En chiffres (juillet 2023), le RIS c'est : 1230€/mois pour un isolé, 825€/mois pour un cohabitant, 1673€/mois pour un personne avec charge de famille. 45 % des RIS sont financés par les cpas, et donc les communes. Le reste provient du fédéral.