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"A la recherche du collègue fantôme": l'hôpital du CHU UCL Namur tente de nouvelles méthodes pour recruter des soignants

Les syndicats des secteurs sociaux et des soins de santé ont lancé ce lundi une action baptisée "À la recherche du collègue fantôme". Les mots sont chocs, et plutôt explicites : le Front commun veut dénoncer la pénurie de personnel dans de nombreux établissements. Alors, qu'en est-il vraiment ? Et comment s'organise le recrutement, dans les hôpitaux, par exemple ?

Dans le service de "médecine interne" du CHU UCL à Dinant, il manque deux infirmières à temps plein sur les 17 normalement prévues. Face à la pénurie qui touche le métier, il faut réorganiser le travail.

Depuis l’été dernier, les aides-soignantes prennent en charge 5 actes supplémentaires comme la prise des paramètres du patient. "Cela permet aux infirmières de se concentrer essentiellement sur les soins infirmiers. Elles ne font plus - ou presque plus, parce qu'il faut encore le faire - les soins d'hygiène, l'alimentation. On a dû vraiment se retourner parce qu'on n'avait plus d'infirmière sur le marché", explique Amélie Goire, infirmière en cheffe au CHU UCL Namur, site de Dinant.

Alors, le Groupe hospitalier tente d’attirer de nouveaux talents. Pour cela, il travaille son image sur les réseaux sociaux et réalise notamment un numéro fictif de l'émission "71" présentée par Jean-Michel Zecca. "L'objectif, c'est de nous démarquer par rapport aux autres hôpitaux. Les hôpitaux sont en très forte concurrence, on va tous chercher les candidats au même endroit, donc oui, c'est très concurrentiel", développe Laura Limberopoulos, cheffe du Service "Recrutement et sélection" au CHU UCL Namur.

Depuis quelques mois, le Groupe a même recours à une pratique rarement utilisée dans le milieu hospitalier : l’approche directe. Des profils sont repérés sur les réseaux sociaux professionnels. Objectif ? Les convaincre - s’il le faut - de changer d’emploi. "C'est un travail de très longue haleine, il faut arriver à captiver le candidat dès la première prise de contact. Et c'est quelque chose qui ne se fait pas en un jour, c'est vraiment par persévérance, en les recontactant même parfois parce qu'ils n'ont peut-être pas répondu à notre mail et voir s'ils sont toujours intéressés. Le rapport s'est inversé, c'est nous qui devons proposer au candidat et plus le candidat qui vient vers nous", souligne Camille Lenoir, recruteuse de profils soignants au CHU UCL Namur.

Certains hôpitaux n’hésitent pas à offrir des primes d’embauche aux infirmières. Une méthode que refuse le CHU UCL Namur. Ses trois hôpitaux et quatre maisons de retraite recherchent actuellement 80 à 90 "équivalent temps plein". 

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