Accueil Actu Belgique Société

La mendicité "agressive", un fléau à Namur ? Son bourgmestre explique pourquoi il est "démuni de moyens" pour la combattre

Maxime Prévot, bourgmestre de Namur était l'invité de Martin Buxant ce mercredi à 7h50 sur Bel RTL. Il s'est exprimé sur la mendicité dans sa commune et regrette de ne pas avoir plus de moyens pour l'interdire.

"La mendicité, ça devient dingue dans votre ville, on se fait harceler tout le temps", lance Martin Buxant au bourgmestre de Namur. Ce dernier ne nie pas, au contraire, il confirme en soulignant son impuissance dans le contexte actuel: "Tous les bourgmestres sont assez démunis de moyens en la circonstance. J'avais pris un règlement pour pouvoir encadrer et interdire la mendicité il y a quelques années qui était contesté par la Ligue des droits de l'Homme et le Parti socialiste. Conclusion: aujourd'hui, on est assez démunis."

Selon Maxime Prévot, à l'instant t, il n'est pas possible d'interdire la mendicité. "Non. On peut le faire uniquement limités dans le temps et dans l'espace", précise-t-il. Il affirme, par exemple, avoir agi "dans les galeries commerçantes". Autre moyen d'action: "On peut poursuivre l'agressivité dont certains font preuve."

Au sujet de l'agressivité justement. S'il invite à "ne pas mettre sous le tapis le problème plus global qui est celui de la précarité", l'homme politique insiste: " Ce n'est pas parce qu'on est dans une situation de précarité que ça excuse ou justifie de l'insulte, de l'agressivité, du harcèlement. Ce sont des comportements qui doivent être combattus." 

La réponse des associations

Du côté des associations, on estime que le président des Engagés se trompe de combat. "Si beaucoup de ménages font tout pour maintenir leur pouvoir d'achat, ces personnes qui vivent la grande précarité font tout pour maintenir leur pouvoir de survie. L'augmentation des prix du pain, des sandwichs fait qu'ils doivent faire plus de manche pour pouvoir payer. Donc il y a plus de présence en rue parce que les difficultés sont là", avance Olivier Hissette, coordinateur général faisant fonction du relais social namurois. Pour Eva Carulla, directrice du centre d'accueil de jour de Namur, "une politique répressive ne ferait que déplacer le problème". 

Selon le dernier recensement, il y a actuellement 1.146 sans-abri à Namur. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous