Partager:
Le Conseil supérieur de la santé (CSS) recommande d'augmenter à 21 ans l'âge minimum pour participer à des jeux de hasard, fait-il savoir mercredi à travers un nouvel avis. Pour le CSS, il faudrait aussi interdire la publicité pour les jeux de hasard.
Pour le Conseil supérieur de la santé, les jeunes adultes sont très "impulsifs et peuvent rechercher des sensations fortes pour combattre l'ennui et le vide intérieur ressentis à l'adolescence". Les 16-24 ans ont dès lors plus de risques de tomber dans la dépendance, ajoute le CSS, qui précise que "la popularité des jeux en ligne auprès de cette tranche d'âge particulièrement vulnérable est donc d'autant plus inquiétante". Raison pour laquelle le CSS recommande d'augmenter à 21 ans l'âge minimum pour participer à des jeux de hasard, pour les protéger "autant que possible".
Les avertissements actuels "ne sont pas assez visibles, manquent d'efficacité et ne sont pas réalistes", pointe le CSS. "Faire peser la responsabilité sur les seuls joueurs avec des messages comme 'Jouez avec modération' ou 'Arrêtez-vous à temps', c'est ignorer les mécanismes complexes de l'addiction au jeu", souligne-t-il. Ce dernier plaide d'ailleurs pour une interdiction totale de la publicité. "La mesure la plus efficace pour lutter contre les risques de dépendance reste d'interdire, purement et simplement, toute forme de réclame", insiste le CSS.
En Belgique, on estime à plus de 380.000 le nombre de joueurs à haut risque parmi les plus de 18 ans, selon le CSS. "Un chiffre certainement en deçà de la réalité, car les applications et sites de jeux en ligne sont peu ou pas monitorés et rencontrent un succès croissant, notamment auprès des plus jeunes", ajoute-t-il.
La Chambre avait adopté en janvier une proposition de loi portant la limite d'âge pour participer à des jeux de hasard à 21 ans. Le texte, qui a connu de nombreuses versions en raison des débats houleux sur l'interdiction de la publicité pour ces jeux, a finalement acté ce dernier dispositif. Le gouvernement pourra cependant octroyer des autorisations à certaines conditions. Plusieurs autres mesures visant à mieux protéger les personnes s'adonnant aux jeux de hasard sont également comprises dans cette proposition.