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Pour son site de Forest, la direction du groupe Audi n’a pas trouvé de repreneur. L’usine fermera donc ses portes à la fin du mois de février. Une question se pose alors : que faire désormais de cette immense zone industrielle ?
C’est un site industriel gigantesque, fréquenté par des milliers d’employés. Au fil des décennies, les conflits sociaux se sont enchaînés sur place.
Que faire de l’usine Audi, située à Forest ? Avec une surface représentant 15 % de la superficie de la commune, cet espace dispose pourtant de nombreux atouts. C’est, en tout cas, l’avis d’Antoine de Borman, directeur d’un centre qui analyse l’avenir du territoire bruxellois.
"À Audi, on est sur un site qui est aujourd’hui purement industriel. Il est relié à la route et au réseau ferroviaire. Ce n’est pas un hasard si Audi avait implanté ses activités ici. C’est parce que le site est particulièrement bien connecté et propice à une activité industrielle", explique-t-il.
Pour ce site, de nombreuses possibilités sont envisageables, mais peu semblent réalistes. Pourrait-on y accueillir une nouvelle grande entreprise ou même un parc d’attractions ? Il semble que l’hypothèse d’un repreneur unique soit désormais écartée. Autre option : y construire un stade de football. Cependant, cela poserait problème, car ce type de projet générerait trop peu d’emplois.
Et pourquoi pas des immeubles de logements sociaux ? De plus, environ 50 000 ménages sont sur liste d'attente pour en obtenir à Bruxelles.
Mais pour l’instant, les plans d’urbanisme interdisent la construction d’habitations.
Pour l’instant, les autorités privilégient une option : diviser le site en plusieurs parcelles, avec toute une série d’industriels. Des entrepreneurs seraient déjà intéressés, mais le site devra être dépollué. Et pour l’instant, il est impossible d’en évaluer le coût. À noter que c’est Audi, propriétaire du lieu, qui devra payer la facture.
"Dépolluer, c’est quelque chose d’important. Ici, le principe est que celui qui quitte le site est responsable de sa dépollution. On commence peut-être par réutiliser certains bâtiments tout en dépolluant une parcelle. Ensuite, on y installe une nouvelle activité, puis on dépollue la parcelle suivante et on y implante une nouvelle activité", précise Pierre Hermant, directeur général de Finance&Invest.Brussels.
Il existe déjà des exemples de reconversion industrielle à Bruxelles, comme celui de Tour et Taxis. Autrefois un site ferroviaire, il a été désaffecté à la fin des années 80, avant que les travaux de reconversion ne commencent. Aujourd’hui, le site s’est métamorphosé, avec une multitude d’activités, que ce soit du commerce, du logement ou encore des expositions.
Il faut savoir que lorsque les autorités se penchent sur la reconversion d’un site industriel, elles reçoivent les conseils du maître architecte de la capitale. Nous lui avons demandé son avis sur l’usine de Forest.
"(…) Le changement, c’est toujours une bonne chose, car c’est une opportunité d’amélioration. Et là, j’ai beaucoup de confiance. C’est un site avec de nombreux atouts qui pourrait se développer en un nouveau quartier pour Bruxelles", explique Kristiaan Borret, maître architecte.
Quel sera le futur de cette immense usine automobile ? Il faudra peut-être des années avant de le savoir. Le terrain de Caterpillar à Gosselies, par exemple, est toujours désert… huit ans après la fermeture de l’entreprise.