"En 24 saisons, je n'avais jamais connu ça": pourquoi les sapins de Noël coûteront plus cher cette année?

Les épicéas, Fraseri et incontournables Nordmann arrivés à maturité vivent leurs derniers jours dans les plantations ardennaises. La récolte des sapins en pots vient de débuter, mais les coupes et le gros de la récolte des sapins de Noël se feront dès la Toussaint. Dans les prochaines semaines, 3,5 millions de sapins belges arrivés à maturité vont être coupés ou déplantés en mottes et en pots, emballés et acheminés vers les jardineries, détaillants et grandes surfaces. 500 000 pour le marché belge, le reste à l’exportation. 

Augmentation des prix

Des sapins qui coûteront un peu plus cher cette année. Chiffrée à 5%, l’augmentation de prix s’explique par plusieurs facteurs selon le président de l’Union Ardennaise des Pépiniéristes. "Tout ce qui tourne autour de la production coûte un peu plus cher et donc nous suivons l'inflation", dit Jonathan Rigaux. "Il y a la météo également. En 24 saisons, je n'avais jamais connu ça. Depuis un an, il pleut tout le temps et donc les hommes sont moins à l'aise pour travailler. On a pris entre 15 et 20% en plus pour cultiver les mêmes sapins." 

Une année compliquée

Difficile dans ces conditions d’atteindre et de circuler dans les plantations. L’an dernier, cela avait même retardé de quelques jours l’arrivée des sapins dans les commerces, le temps de sortir les remorques et engins coincés dans la boue. Jonathan Rigaux espère ne pas revivre pareille situation. Qui a d’ailleurs refroidi plus d’un saisonnier. Il a donc fallu ré-engager du personnel, revaloriser au niveau salaire vu les conditions de travail, ce qui a aussi une influence sur les prix. 

Une météo pluvieuse qui a aussi de bons côtés. Ainsi, comme l’an dernier, le sapin n’a pas manqué de pluie ces derniers mois. La qualité de cette année s’annonce donc excellente, voire exceptionnelle. Avec des aiguilles bien vertes, assez grasses et plutôt longues "Entre 3 et 4 cm, donc c'est une très belle longueur d'aiguille", affirme Jonathan Rigaux. "Et les bourgeons sont vraiment gros ce qui veut dire que les sapins ont absorbé les nutriments, car il n'y a pas eu de sécheresse. Des bourgeons bien dodus, bien ardennais". Une hausse de prix qui s’accompagne donc d’une augmentation en matière de qualité. 

Les producteurs de sapins ardennais sont donc dans les starting-blocks et espèrent un peu de gel pour durcir le sol et travailler dans de bonnes conditions. 

Côté prix, il faudra compter environ 45 et 50 euros pour un Nordman d’1m60 à 2 mètres. Un peu moins pour un épicea.