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"On a été prévenus par vous": la France n'a pas indiqué à la Belgique que deux tonnes de latex avaient été déversées dans la Meuse

Du latex a été déversé accidentellement par une entreprise française dans la Meuse. Les autorités françaises n'ont pas prévenu leurs homologues belges. 

La Meuse a été polluée accidentellement par une entreprise française. À la suite d'un accident technique, deux tonnes de latex se sont déversées dans le fleuve, lui donnant une couleur blanche laiteuse.

Il n'y a pas de moyen de récupérer ce latex, qui va donc s'écouler avec le courant. Problème, si cette pollution ne présente pas de danger pour les humains, elle est toxique pour certains poissons. La préfecture de police a donc décidé d'interdire la consommation de poissons pêchés dans la Meuse entre les communes de Mouzon et de Givet, qui se trouvent juste à côté de la Belgique. 

À présent, cette pollution arrive chez nous, mais les autorités belges n'ont pas été prévenues par leurs homologues françaises. Il existe pourtant des mesures pour ce genre de situation.

Aujourd'hui, les autorités belges appliquent les mêmes recommandations de ne pas consommer des poissons en provenance du fleuve.

"C'est un accident. 2 tonnes de latex liquide qui ont été accidentellement déversées par une entreprise automobile dans la Meuse autour de Mouzon. C'est un vol d'oiseau à 70 km de la frontière belge mais la Meuse méandre énormément dans cette pointe des Ardennes. Elle a 160 km à parcourir avant d'arriver en Belgique et d'après nos calculs la pollution est en train de passer la frontière actuellement, mais on est dans des dilutions importantes. Donc, d'un point de vue santé publique, on est assez rassurant", indique Nicolas Yernaux, le porte-parole du Service public de Wallonie (SPW).

On attend encore des éléments précis de la part des Français

"On attend encore des éléments précis de la part des Français. On n'est pas tellement sur un problème de santé publique, mais on est sur un vrai problème de procédure. On n'a pas été prévenus comme le prévoit la commission internationale Meuse. C'est la préfecture qui doit prévenir SOS Pollution chez nous, et ils ne l'ont pas fait. Ils ont prévenu Vivaqua, mais Vivaqua n'est qu'un gestionnaire de distribution d'eau. Il y a d'autres opérateurs et singulièrement les autorités publiques notamment pour la gestion de la pollution, l'avertissement des services de secours, qui doivent être aussi prévenus. On avait déjà eu des incidents de la sorte par le passé donc c'est plus que regrettable, c'est assez déplorable qu'une nouvelle fois la préfecture ne nous ait pas correctement prévenu."

Et de conclure: "On a été prévenus par vous, par les médias, donc c'est vraiment extrêmement dommageable parce qu'en termes de gestion du risque il y a toute une série de choses qu'on peut mettre en place."

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