Partager:
Pratiquer l'étouffement lors d'une relation sexuelle est une tendance très populaire chez les jeunes de la génération Z, selon l'étude réalisée par l'Université d'Anvers, et relayée par De Standaard.
"Le jeu respiratoire consiste à obstruer la respiration. Il peut s'agir de mettre une main sur la bouche de quelqu'un, de l'étrangler, mais aussi de respirer dans un sac pour obtenir moins d'oxygène. L'étouffement est l'une des formes les plus extrêmes", détaille le professeur en psychiatrie à l'université d'Anvers, Manuel Morrens.
Selon les chiffres du Centre pour la promotion de la santé sexuelle de l'Université de l'Indiana, aux États-Unis, environ deux tiers des 5.000 étudiants interrogés ont déjà testé l'étouffement. 40 % des femmes déclarent qu'elles avaient entre 12 et 17 ans lorsqu'elles ont fait cela pour la première fois.
"Putain de merde, je vais mourir. Mais j'ai aimé ça aussi", confie Sam (prénom d'emprunt), un jeune homme de 22 ans interrogé par le Standaard.
Et la tendance à avoir recours à ce genre de pratique est de plus en plus remarquée en Belgique. "Dans une enquête récente menée auprès de 2700 Belges, 32 % des jeunes de 18 à 25 ans ont déclaré qu'il leur arrivait de fantasmer à ce sujet. 31 % en ont une expérience effective. En comparaison, les 26-39 ans sont 14 % à en faire l'expérience, les 40-60 ans 4-6 % et les plus de 60 ans à peine 1 %", note Manuel Morrens.
Selon la sexologue Annelies Van Den Haute, qui enseigne l'éducation sexuelle dans les écoles secondaires, "les jeunes sont clairement plus ouverts à l'expérimentation".
Les jeunes sont également plus exposés à ce genre de pratique de par les séries qu'ils regardent et leur utilisation des réseaux sociaux.
Une autre jeune interrogée par le quotidien flamand raconte avoir eu une première expérience non-concluante, puis avoir réessayé plus tard. "Peu à peu, j'ai découvert que c'était une sensation physique agréable : le pouvoir que quelqu'un a sur vous à ce moment-là", explique Anne, 23 ans.
La plupart des jeunes interrogés sont conscients que des limites doivent être posées et que les partenaires doivent être à l'écoute l'un de l'autre s'ils font ce genre d'expérience.
"Les jeunes vont de toute façon faire des expériences. Il vaut donc mieux en parler ouvertement", estime Sam.
Mais il faut évidemment pointer les dangers d'une telle pratique : "retirer de l'oxygène à quelqu'un comporte des risques", explique le professeur Morrens, également médecin.
Rappelons que l'étouffement peut avoir des conséquences graves comme des lésions cérébrales ou une rupture du larynx.