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"C'est une gifle dans la figure": le secteur de l'automobile ne veut pas de l'extension des flexi-jobs dans les garages

Il y a un mois, le Gouvernement est parvenu à un accord sur celui de 2024. Parmi les décisions prises par le Fédéral: l'extension des flexi-job à 12 secteurs supplémentaires, dont celui des garages automobiles. Mais la mesure ne fait pas l'unanimité.

Benjamin répare la batterie d'une voiture électrique, une procédure loin d'être anodine... "On a quand même 400 volts donc une fausse manœuvre et au revoir", dit-il. Dans ce garage à Zaventem, ils sont deux à pouvoir réaliser ces opérations, toujours avec un uniforme sécurisé. "Ce sont des équipements qui protègent des arcs électriques, en cas d'incendie on est quand même protégé", nous explique-t-il. 

A partir du 1er janvier prochain, ses nouveaux collègues pourraient être des travailleurs flexibles : des personnes pensionnées ou issues d'un autre secteur et qui travaillent ponctuellement. "Pour nous, c'est une gifle dans la figure parce qu'on est en traiDéln de mettre en place, dans notre secteur, des contrats précaires. Alors que dans notre secteur, on a besoin de contrats de qualité", souligne Jean-Paul Sellekaerts, délégué syndical FGTB.

Autre enjeu : le niveau de formation des travailleurs. "Tous nos modèles actuellement, qu'ils soient essence, diesel ou même électrique, nécessitent un niveau de compétence très élevé car ce sont des objets de très haute technologie. On ne peut pas faire un diagnostic voiture sans brancher un ordinateur, par exemple. La connectivité est un thème central. Mais la voiture électrique ajoute encore une couche supplémentaire de complexité parce qu'il s'agit d'une nouvelle technologie", insiste Jean-Marc Ponteville, porte-parole de D'Ieteren. 

Mais dans ce petit garage, pas besoin d'être un ouvrier qualifié pour réaliser certaines tâches, comme changer un pneu. "Pour nous, ça peut être utile parce qu'on a souvent besoin de petites mains ou d'aides que ce soit pour nettoyer des voitures, pour déposer chez des clients. Même au niveau administratif, pour le classement des document et l'encodage, ça peut toujours servir", développe Henri Hazard, administrateur d'un garage

Même constat du côté de la Fédération du secteur automobile. Elle est demandeuse de ces flexi-jobs dans deux cas de figure : "D'abord pour rappeler des ouvriers qualifiés pensionnés quand le garage est surchargé. Et puis, les ouvriers non qualifiés sont aussi une solution lors de pics saisonniers comme pour la pose des pneus été ou hiver", communique Luc Missante, directeur général de Traxio.

Les données les plus récentes comptabilisent 106.000 travailleurs flexibles au premier trimestre 2023.

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