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"C'est très frustrant, on connaît les solutions": Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue, évoque le bâti en Belgique

Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue à l'UCLouvain et candidat à la présidence du Giec était l'invité du RTL Info 19h. L'occasion de revenir sur la synthèse du GIEC, groupe d'expert de l'ONU, publiée ce lundi. La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat sonne lundi comme un rappel brutal de la nécessité pour l'humanité d'enfin agir radicalement au cours de cette décennie cruciale pour s'assurer "un futur vivable".

Si le constat peut paraître peu encourageant, les experts du GIEC pointent du doigt des solutions concernant nos émissions de gaz à effet de serre notamment. "C'est ce qui est très frustrant, c'est qu'on connaît les solutions", lâche le climatologue. "On sait que si on veut réduire les émissions dans le domaine des bâtiments, par exemple, il faut isoler. Il faut concevoir les bâtiments autrement. On sait que c'est possible pourtant on ne le fait pas suffisamment. Si on le faisait, cela ferait baisser les factures d'énergies de tous les citoyens. Ça peut être porteur de nombreux co-bénéfices."

Win-win

Quant au coût des travaux d'isolation qui peut être jugé important, Jean-Pascal Van Ypersele rappelle qu'il s'agit d'un "investissement." "Ça coûte de l'argent au début et ensuite cela rapporte. Après quelques années, des économies sont faites sur les combustibles pas consommés. Il faut que les systèmes financiers, que les gouvernements aident les citoyens à faire ces investissements. À la fin, tout le monde sera gagnant. Les citoyens, la société et le climat."

 

Le rapport sonne comme un énième cri d'alarme des scientifiques. On y apprend notamment que la moitié de la population mondiale – qui vit dans les régions tropicales - est menacée par "des vagues de chaleur extrême, par l'élévation du niveau des mers, par des maladies tropicales davantage répandues par le réchauffement du climat."
Et la Belgique n'est pas épargnée si l'on s'en réfère aux récents événements selon le Jean-Pascal Van Ypersele: "On a vu que nous pouvions avoir des inondations terribles chez nous aussi. On a vu l'été dernier qu'on pouvait aussi avoir des sècheresses et des vagues de chaleur importantes. Personne n'est à l'abri.

Le gouvernement belge soutient la candidature de Jean-Pascal van Ypersele à la présidence du Giec, créé en 1988 sur l'impulsion des Nations unies. Le Pr van Ypersele (UCLouvain) avait déjà été candidat à la présidence de l'organe en 2015, mais avait alors été devancé, par 78 voix contre 56, par le président actuel, le Coréen Hoesung Lee. L'élection du nouveau président du Giec aura lieu du 24 au 27 juillet 2023, à Nairobi, au Kenya.
 

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