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Il existe plus d'un million d'aidants proches en Belgique, des personnes qui aident régulièrement un membre de la famille ou un ami en cas de perte d'autonomie liée à une maladie, un accident, ou la vieillesse. Ces aidants proches doivent souvent quitter leur emploi, ne sont pas rémunérés et exercent des responsabilités importantes.
Nathalie s'est occupée de son mari atteint d'un cancer de la moelle épinière pendant 14 ans. Aujourd'hui, la mère de famille, pédicure médicale à domicile, fait de même pour son beau-père. "Malheureusement, mon mari nous a quittés le 31 décembre 2021. Il était fils unique et j'avais promis à mon époux de m'occuper de mon beau-père. On a fait en sorte de pouvoir l'accueillir dans de bonnes conditions à la maison. Mon époux ne se serait jamais permis de m'imposer quoi que ce soit, mais il savait très bien que j'aurais tout fait pour lui. On était un couple très fusionnel", confie Nathalie.
Son beau-père, Jean-Baptiste, a 90 ans et souffre d'un début d'Alzheimer. Nathalie s'occupe de faire les courses, des rendez-vous médicaux, des promenades, ou encore des papiers administratifs. S'ils rient beaucoup aujourd'hui, leur cohabitation n'a pas toujours été évidente. "Ayant deux caractères forts, on a dû trouver notre équilibre, comme dans toute famille", explique Nathalie.
Jean-Baptiste, quant à lui, est reconnaissant du dévouement de sa belle-fille. "Je suis content parce qu'elle fait ça très bien, et seul, ça ne va pas".
Les aidants proches sont un peu plus d'un million en Belgique. Deux tiers d'entre eux sont des femmes. "Il y a des aidants proches qui vont avoir des troubles du sommeil, qui vont être plus souvent malades parce que leur immunité est mise à mal", note Laura Danloy, psychologue et chargée de projet au sein de l'asbl "Aidants proches". Occupés par leurs tâches, ils peuvent aussi être isolés et limiter considérablement leur vie sociale.
L'asbl "Aidants proches" organise souvent des formations à destination de professionnels de différents secteurs pour mieux comprendre ce statut. Depuis 2020, les aidants proches ont obtenu une reconnaissance légale, mais restent confrontés à des difficultés. "Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que quand on est aidant proche, on perd parfois des droits. On n'a pas beaucoup de facilités et ça a parfois des conséquences sur la vie de l'aidant, au niveau du travail ou de la pension par exemple. Ce qu'on cherche à faire auprès du politique, c'est de construire une vraie politique de soutien aux aidants proches", déclare Laura Danloy.
Les aidants proches ont désormais droit à un congé rémunéré de trois mois maximum à temps plein.