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Béatrice est amputée des deux jambes après les attentats de Bruxelles : "L'équitation et mes chevaux m'ont ramenée à la vie"

Béatrice de Lavalette, une des victimes des attentats, affrontera ce lundi, pour la première fois, le regard des terroristes. Le 22 mars 2016, la jeune femme, alors âgée de 17 ans, est très gravement blessée et amputée des deux jambes. À force de caractère, Béatrice se reconstruit notamment par l’équitation.

Le 22 mars 2016, Béatrice est dans la file de l'aéroport pour prendre un avion vers les États-Unis. Elle se trouve à quelques mètres d'un des terroristes. Blessée, Béatrice est une miraculée : "J'ai vu d'autres personnes, qui étaient juste à côté de moi, être ramassées, et pas moi", se souvient-elle. "J'ai entendu d'autres personnes crier. Je me suis dit qu'il faudrait que je le fasse aussi, donc j'ai commencé à crier. J'ai vu un pompier, qui était en train d'éteindre les flammes. Il m'a vu, il a appelé d'autres gens qui sont venus me ramasser", raconte Béatrice.

Pile deux ans après l'attentat, Béatrice monte, en fauteuil roulant, sur l'estrade installée dans le hall de l'aéroport de Bruxelles pour les commémorations. Amputée des deux jambes, elle trouve la force de se lever sur ses prothèses. Au micro, Béatrice s'adresse aux terroristes : "Nous sommes ici pour prouver que nous sommes plus forts que la haine. Nous pouvons montrer au monde que nous sommes tous des survivants". 

Placée dans un coma artificiel, elle subit une dizaine d'opérations. Elle se lance ensuite dans une longue et difficile revalidation. Âgée alors de 18 ans, la jeune fille fait preuve d'une force de caractère exceptionnelle. "J'étais simplement au mauvais endroit, au mauvais moment", estime-t-elle, la gorge nouée. Aujourd'hui, elle n'est plus en colère : "Je l'ai été un petit peu, et puis j'ai réalisé que ça ne servait à rien".

L'équitation pour survivre

Son moteur, c'est l'équitation. Son objectif : participer un jour aux jeux paralympiques. Tout au long de ces années, Béatrice s'entraîne. Le dressage devient sa raison de vivre : "L'équitation et mes chevaux m'ont ramené à la vie. Sans ma jument Didi, je ne serais pas là. Je n'aurais jamais pu survivre à ce que j'ai vécu en 2016"

Si Béatrice réalise son rêve olympique, elle n'oublie pas les attentats. 6 ans après les faits, elle regrette le soutien aux victimes de la part des autorités belges. Elle espère un jour être "réellement heureuse" et battre sa dépression. Si toutes ses blessures ne sont pas cicatrisées, son discours se veut toujours tourné vers l'avenir : "Avec un peu de courage et d'espoir, on peut faire des merveilles".

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